Elections de décembre 2023 : au Grand Katanga, 18 incidents dont 11 affrontements des partis politiques et 8 décès enregistrés de novembre à janvier 2024, (Ebuteli)

Jeudi 28 mars 2024 - 12:22
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Photo 7SUR7.CD

Au total, 18 incidents dont 11 affrontements entre les membres des partis politiques, 4 décès et 2 conflits communautaires ont été enregistrés en l'espace de trois mois soit de novembre 2023 à janvier 2024 dans les provinces de l'ex Katanga.

Dans sa première note d'analyse rendue publique, le mercredi 27 mars 2024 à Lubumbashi lors d'un forum organisé par Ebuteli, l'Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence fait savoir que ces incidents ont été notifiés durant la période électorale en République démocratique du Congo et particulièrement dans le Lualaba, le Tanganyika, le Haut-Lomami et le Haut-Katanga.

Ce rapport explique qu'en comparaison avec les élections de 2006, 2011 et 2018, le nombre d'incidents de décembre 2023 est resté relativement bas.

"La majorité des incidents impliquait des affrontements entre partisans, surtout de L?UDPD et de Ensemble. A Kasumbalesa, début novembre, une confrontation lors d'un meeting d'Ensemble a dégénéré entre des jeunes de l'UDPS et des partisans d'Ensemble faisant 5 blessés. Le 9 décembre à Fungurume (Lualaba), un conflit entre les deux partis a causé un décès à la suite d'un tir d'un policier. Le 14 décembre, dans le village de Lualaba Mupandja (Lualaba), une émeute a éclaté entre les partisans de l'UDPS et de l'UNAFEC à la suite du meurtre d'un mineur affilié à l'UDPS. Ceci a entraîné le pillage et l'incendie de plusieurs maisons dans le village. 2 jours plus tard, à Lubumbashi, juste avant un rassemblement de Katumbi, des émeutes entre les partisans des deux partis ont provoqué des dégâts matériels", explique la note d'analyse consultée par 7SUR7.CD.

Dans la foulée, sur base des articles de presse en ligne collectés et cités dont 7SUR7.CD, Ebuteli précise dans son rapport sur les incidents survenus dans le Grand Katanga que les 18 incidents, 11 affrontements entre partisans, 8 décès, 4 attaques contre la CENI et 2 conflits communautaires ont été enregistrés notamment à :

- Lubudi : 2 décès lors des affrontements entre partisans UDPS et Ensemble pour la République ;
- Bukama : 40 familles de la communauté kasaïnne expulsées après la proclamation des résultats des élections présidentielles ;
- Manono : 3 blessés lors des attaques contre la CENI ;
- Malemba-Nkulu : 4 décès lors des conflits communautaires entre katangais et kasaïns ;
- Kasenga : 1 décès lors des affrontements entre partisans de l'UDPS et Ensemble ;
- Kasumbalesa : 5 blessés lors des affrontements entre partisans de l'UDPS et Ensemble.

Dans la foulée, l'Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence affirme dans sa première note d'analyse que "le déroulement paisible des élections dans la région du Katanga en décembre 2023 peut être attribué à plusieurs facteurs clés dont une stratégie de consolidation et de dissuasion sécuritaire mise en place avant et pendant les élections et le manque d'organisation de l'opposition".

Dans cette conférence tenue sous le thème "facteurs et risques des tensions communautaires et partisanes avant, pendant et après les élections dans la région du Katanga", trois pénalistes ont donné leurs points de vue pour lutter contre les violences en période électorale en RDC. Il s'agit du Dr. Didier Makal de l'UNILU et des politiques dont Dr. Sandy Nembenembe, Xavier Kayembe et de l'ancien ministre des mines dans le Haut-Katanga, Georges Mawine.

Ce dernier a proposé que, pour éviter les conflits et les violences, "il faut promouvoir l'esprit de l'unité nationale, appliquer plus la tolérance, caractériser par l'amour du prochain et changer les mentalités". Une dizaine de recommandations ont été formulées par les participants venus de différents partis politiques et de la société civile pour éduquer les populations congolaises afin d'éviter les violences lors des élections à venir.

Patient Lukusa, à Lubumbashi