RDC : La CPI clôture le processus de réparation des victimes de l'affaire Germain Katanga

Dimanche 28 avril 2024 - 13:45
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Une délégation de la Cour Pénale Internationale (CPI) a séjourné en RDC, précisément à Bunia et à Goma, où elle a parachevé le processus d'indemnisation des victimes de l'affaire Germain Katanga. 

Sur place, l'équipe de la CPI a remis individuellement de l'argent et autres biens à usage collectif à titre de réparation à ces victimes qui ont subi les crimes les plus atroces. 

Après cette descente auprès des victimes, la délégation de la CPI, conduite par le professeur Taylor Lubanga Mwambi, envoyé spécial du chef de l'État près cette juridiction internationale, a été reçue par le président de la Cour Constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta, pour lui faire le compte-rendu. 

Au sortir de la rencontre, la délégation s'est dite satisfaite  de l'oreille attentive trouvée du côté de celui qui assume d'office la fonction de président du Conseil supérieur de la magistrature. Elle a salué la détermination des autorités congolaises de manière générale qui ont rendu ce processus possible. 

"Nous sommes venus pour lui faire un compte-rendu de la cérémonie de clôture de réparation pour les victimes de l'affaire Katanga. Comme vous le savez, au niveau de la Cour pénale internationale, il existe un mécanisme des réparations qui prend en charge les indemnités dues aux victimes. Et donc, c'est dans ce processus-là que nous sommes là. À Bunia, nous avons organisé cette cérémonie de la clôture", a déclaré la cheffe de la délégation.
Cette dernière a réitéré l'engagement de la CPI de venir en aide à ces victimes.

"Cela nous a véritablement permis d'échanger avec les victimes, de leur faire comprendre qu'ils nous intéressent, et nous leur tendrons la main afin de leur donner une seconde chance. Nous félicitons la détermination,  l'engagement des autorités de la République Démocratique du Congo, car sans elles, nous ne mènerions pas à bien cette mission. Donc, c'est pour dire que tous ici, à l'unisson, sommes engagés pour la justice et pour les victimes", a-t-elle ajouté.

Pour sa part, le professeur Taylor Lubanga a salué la bonne collaboration qui a caractérisé la CPI et la RDC durant ce processus de réparation des victimes de l'affaire Katanga. Il a saisi cette occasion pour remercier tous les partenaires de la RDC qui ont contribué à l'aboutissement de ce processus. 

"C'est une grande fierté pour nous qui travaillons en faveur de la coopération avec la CPI de voir un processus entamé depuis 14 ans aboutir à la réparation ou aux réparations des victimes. La RDC ne peut que remercier les partenaires qui sont des partenaires multilatéraux, et dire l'Allemagne, et ces autres États qui ont mis la main dans la poche pour matérialiser la première fois depuis l'histoire de la Cour un processus d'indemnisation, donc de réparation accordée aux victimes de manière individuelle et collective.

Pour ce professeur de droit, à travers ce processus, la RDC devient un exemple à suivre au monde en matière de réparation des victimes de crimes réprimés par la CPI. Qu'un processus de réparation des victimes soit parachevé est une grande première dans l'histoire de cette juridiction internationale. 
 
"Je profite de dire merci. Sinon, grand merci à la délégation qui s'est sacrifiée. Bunia, Goma, dans des conditions particulièrement difficiles pour arriver à remettre de manière physique, personnelle, les cash, les œuvres à usage collectif à ces victimes qui ont souffert des crimes les plus graves de notre monde. Donc, la RDC est un exemple de la coopération. C'est par nous que la Cour pénale internationale a commencé, et c'est par nous que cette Cour vient pour la première fois parachever un processus d'indemnisation. C'est un motif de fierté", a conclu Taylor Lubanga.

Germain Katanga avait été condamné en 2014 à douze années de détention, après avoir été reconnu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Il avait facilité et coordonné l'approvisionnement en armes des membres de sa milice qui avait attaqué le 24 février 2003 le village de Bogoro, tuant 200 personnes environ, par balle et à la machette.

ODN