RDC : "Dan Gertler perçoit toujours des royalties évaluées à 110 millions $ au détriment du pays", selon "Le Congo n'est pas à vendre" qui réclame le gel de ses avoirs 

Jeudi 9 juillet 2020 - 18:27
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Les organisations nationales et internationales ayant lancé la campagne "Le Congo n'est pas à vendre" (CNPAV) appellent les autorités congolaises à geler les avoirs de l'homme d'affaires israélien Dan Gertler ayant mis en place des montages financiers pour contourner les sanctions américaines lui imposées depuis 2017 et continue à opérer en RDC.  

Pour mettre fin au coulage des recettes publiques et la corruption dans le secteur minier, ces structures réclament l'ouverture des enquêtes pour sanctionner les auteurs du bradage des ressources naturelles du pays et préconisent l'audit de tous les titres miniers congolais. 

Au cours d'une conférence de presse tenue ce mercredi 8 juillet 2020 consacrée au dernier rapport publié par Global Witness et PPLAAF, Emmanuel Umpula, membre du CNPAV a indiqué que D. Gertler, blacklisté par les États-Unis, continue à oeuvrer en RDC grâce à son réseau des sociétés-écrans, à son argent logé notamment à Afriland First Bank et à un réseau de blanchiment d'argent internationale. 

Toutes ces opérations du milliardaire Israëlien, regrette-t-il, se font avec la complicité de l'élite congolaise. 

"Malgré ces sanctions, Dan Gertler opère toujours en RDC. Il reçoit toujours des royalties de Kolwezi et Mutanda, qui sont parmi les mines les plus riches du Congo. Une nébuleuse de ces sociétés-écrans lui permet de continuer à obtenir des permis stratégiques en RDC, tandis que la banque congolaise Afriland First Bank aurait hébergé des comptes bancaires pour des entités et des individus qui lui sont proches. En 2018, Gertler et ses sociétés ont eu des redevances minières évaluées à 110 millions $ qui devaient revenir à la Gécamines. Donc, Gertler empoche chaque jour 300.000 $ alors que le peuple congolais peine à trouver du pain...", a affirmé E. Umpula. 

Parlant des activités post-sanctions du milliardaire israélien dans le secteur minier, Freddy Kasongo du CNPAV renseigne que Global Witness et PPLAAF ont révélé que la Gécamines a octroyé 2 permis miniers à des sociétés-écrans qui seraient gérées par des proches de Gertler et ce dernier a fait des affaires avec 2 entreprises minières dont ERG et Sicomines. 

Intervenant par vidéoconférence depuis la France, le lanceur d'alertes Jean-Jacques Lumumba a affirmé que l'enquête de ces ONGs démontre que le système bancaire congolais est en danger à cause de ce scandale de potentiel blanchiment d'argent dont est impliqué Afriland first bank qui aurait accepté le dépôt et retrait d'énormes sommes en liquide sans vérification rigoureuse de l'identité des propriétaires. 

L'activisme en RDC de D. Gertler risque de mettre à genoux l'économie du pays qui dépend fortement du dollar américain dans la mesure où les banques américaines risquent de refuser toute transaction avec les banques congolaises par peur d'être impliquées dans des activités criminelles, d'après lui. 

"En lisant ce rapport, on constate que cette banque avait des dépôts qui ne dépassaient pas 31 millions $ en 2017 mais l'année suivante grâce à son lien avec les supposés mandataires qui seraient en relation Gertler, ces dépôts sont passés à 62 millions $ soit le double. Les bénéfices de la banque ont augmenté à près de 350%. C'est quelque chose d'assez significative", fait remarquer J-J Lumumba.

Pour sa part, Floribert Anzuluni, coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi, a plaidé pour le renforcement du système bancaire congolais pour éviter de telles malversations financières.

Merveil Molo