RDC - Plaintes contre EY, PwC et Vlisco Congo : EY RDC refuse de répondre à la réquisition d’information du Procureur près la Cour d'appel de Gombe (source judiciaire)

Jeudi 29 octobre 2020 - 09:47
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7sur7

L'affaire qui oppose le cabinet d’audit PwC, le réseau EY et le groupe Vlisco aux victimes des résultats préliminaires qu'ils ont produits sur leurs travaux sur les allégations des fraudes commises au sein de Vlisco Congo, continue à connaître des rebondissements au Bureau du Procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe.

Une source proche de la justice a révélé ce mardi à 7SUR7.CD que le réseau EY RDC serait en train de faire obstruction à la justice en refusant de répondre positivement à la réquisition d’information du Bureau du Procureur malgré plusieurs descentes dans ses bureaux de l’inspectrice en charge de la collecte des éléments. EY par la suite, selon les mêmes sources, a récusé le magistrat instructeur du dossier au motif que le litige serait civil et non pénal. 

C’est à se demander si EY est au dessus de la justice, commente une source judiciaire à 7SUR7.CD.

«  A l’heure de l’État de droit prôné par le Chef de l’Etat Felix Antoine Tshisekedi, il peut encore exister des sociétés ou des personnes physiques qui peuvent délibérément refuser de répondre aux injonctions du Bureau du Procureur ou de se soustraire aux demandes du parquet ? Quelle pourrait être la raison de ce comportement qui ne colle pas avec la réputation de ce grand cabinet d’audit ? Ou qu’est-ce qui se cache dans ces dossiers ouverts par le Parquet Général ?", s’est interrogée notre source.

À l'en croire, EY RDC persiste dans son refus de collaborer avec la justice en faisant observer que le dossier a été réattribué à un deuxième magistrat et celui-ci, dès le début des confrontations, a demandé quasiment un premier lot de mêmes documents demandés par le précédent dans sa réquisition d’information et s'est vu aussi récuser par EY RDC aux mêmes motifs. 

Elle ne s'explique pas ce mode opératoire de ce réseau qui ressemble à des manœuvres dilatoires pour empêcher ou retarder la révélation des vérités alors que les victimes réclament réparation de leur réputation diffamée d’abord par les enquêtes du réseau PwC sous la bénédiction du groupe Vlisco, ensuite par les enquêtes du réseau EY. 
Ces informations diffamatoires selon les victimes motivent les décisions prises à leur encontre et seraient présentes dans les actes émis et les documents qui les sous-tendent comme le procès-verbal d’audition disciplinaire et ses annexes et les rapports transmis par le réseau PricewatehouseCoopers. 

À cet effet, elle appelle le ministère public à prouver à la face du grand public que l’État de droit n'est pas une coquille vide et est bel et bien une réalité, et que la justice congolaise ne ménage  aucun effort pour faire entendre la voix des parties congolaises économiques faibles, si leurs droits sont bafoués.

Pour rappel, des plaintes ont été déposées contre le réseau PwC, en particulier PwC Netherlands, PwC Congo Brazza et PwC RDC, sur les résultats préliminaires de leurs travaux sur les allégations des fraudes commises au sein de Vlisco Congo que ces derniers auraient communiqués au réseau EY pour sa filiale EY RDC.

Selon les victimes de ces travaux, ce réseau des filiales de PwC aurait transmis au réseau EY des informations ''non totalement vérifiées et orientées dans un contexte frauduleux" sur leur participation aux prétendues allégations des fraudes commises au sein de Vlisco Congo, communications qui ont eu de l’impact autant sur la personnalité de ces personnes que sur leur profession. 

D’autant plus que le réseau EY, en particulier EY France et EY RDC, est tombé dans ces pièges en les utilisant sans « sérieusement » vérifier ces informations contestées. Des enquêtes judiciaires sont actuellement en cours au niveau du Parquet Général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe.

Alphonse Muderhwa