RDC : Mettelsat envisage de rendre opérationnelles plusieurs stations météorologiques à l'arrêt  d'ici avril

Lundi 29 mars 2021 - 21:11
Image
Photo droits tiers

Dans une interview accordée à 7SUR7.CD après la célébration de la journée météorologique mondiale, fêtée le 23 mars de chaque année,  Donatien Kamuanga, directeur des opérations météorologiques de l'Agence Nationale de la Météorologie et de Télédétection par Satellite (METTELSAT) a annoncé que cet établissement public, sous tutelle du ministère de transport et voies de communication, compte remettre en marche d'ici le mois d'avril plusieurs de ses stations qui ne fonctionnaient pas depuis plusieurs années. 

Grâce aux financements des bailleurs de fonds, la Mettelsat compte atteindre un total de 60 stations météorologiques qui fonctionnent sur les 125 héritées de l'époque coloniale.

(Ci-dessous l'intégralité de son interview)

7SUR7.CD :  Parlez-nous de ce que fait au quotidien la Mettelsat 

Kamuanga : Dans la mission de l'agence,  il y a deux aspects. L'aspect météorologique et l'aspect télédétection. Dans les deux branches, il y a des choses que nous faisons régulièrement. Avec la météorologie, nous avons un aspect qui est commun à tout le monde qui est le temps. Il faut donc informer les gens sur l'évolution du temps tous les jours. En dehors de ça , il y a aussi la climatologie, qui est l'étude du temps et de son évolution avec le changement climatique.
Nous avons l'agrométéorologie pour aider ceux qui sont dans le domaine de l'agriculture puisque nous avons des conseils qu'il faut leur fournir. Ensuite, nous avons l'hydrologie qui veille au fonctionnement de la météo dans la mer. 

7SUR7.CD : Vous avez parlé de la télédétection. De quoi s'agit-il de manière succincte ?

Kamuanga : Il s'agit de la prospection par satellite des ressources de la RDC. Avec ce service,  nous faisons les prospections du territoire national. Il a en son sein le service de cartographie, de géographie et autres pour voir quelles sont les ressources que la RDC possède et comment les gérer. Nous donnons donc des conseils aux décideurs sur base de nos observations. 

7SUR7.CD : Il s'agit de quelles ressources, par exemple ?

Kamuanga : Des ressources minières et forestières par exemple. Nous pouvons étudier  quelles sont les parties de la forêt qui restent encore intactes, les parties déboisées et la progression de ce déboisement. Ceux de l'hydrologie font l'hydrologie opérationnelle, avec la météorologie, donnent aussi des informations relatives à la gestion de l'eau et de toutes les autres ressources. 

7SUR7.CD : Etes-vous sur l'ensemble du territoire national ?

Kamuanga : Oui, nous sommes sur l'ensemble du territoire bien qu'étant confrontés à un défi, celui de rétablir tout le réseau. Avec les guerres à répétition qu'aconnu notre pays, la météo a payé un lourd tribut. Tous nos parcs étaient presque détruits et l'Etat propriétaire n'a pas investi pour un rétablissement rapide. Pour l'instant,  nous essayons de nous relancer avec le projet qui est en cours. Je pense que d'ici le mois prochain nous allons restaurer certaines stations. L'ambition est d'atteindre 60 stations opérationnelles. Avant, nous en avions 125 qui étaient opérationnelles,  mais présentement nous sommes réduits à une vingtaine qui fonctionnent. 

7SUR7.CD : Quelles stations qui fonctionnent actuellement de façon optimale, à Kinshasa ?

Kamuanga : A Kinshasa, nous avons trois stations qui fonctionnent. Il y a Binza, Ndolo et Ndjili.

7SUR7.CD : Avez-vous une direction qui s'occupe des activités volcaniques ?

Kamuanga : A un certain moment, nous avions la division de géophysique, qui d'ailleurs doit être rétablie. Étant donné que nous avions perdu l'ensemble de nos cartes de mesure, il faudra les rétablir parce que le service continue à être là et tous les agents. Nous avions une station de mesure à Kinshasa, à Rwampara dans l'Ituri, à Karavia dans le Katanga. Malheureusement ces stations ne sont pas actives pour le moment. 

7SUR7.CD : Quant aux stations qui fonctionnent pour le moment,  sont-elles bien équipées ?

Kamuanga : Dire que nous sommes bien équipés serait exagéré. Nous sommes quand même équipés pour travailler.  Chaque jour, il ya des gens à travers le pays qui font des mesures et observations pour nous les renvoyer. Pour l'instant, nous sommes dans un projet avec la banque mondiale. Ce qui va nous permettre de relancer certaines stations le mois prochain. Mais, on avait déjà installé quelques stations automatiques et classiques, qui étaient un don de la Chine. Il ne nous reste que de rétablir la communication pour les relier entre elles. Et présentement nous discutons sur les modalités y afférentes. Nous utilisons un système semblable à la phonie, mais ça nous cause beaucoup de problèmes en cas de mauvais temps. Maintenant on voulait prendre soit les services d'un fournisseur réseau ou soit nous avons une proposition par satellite, le DCT. Celui-là est un acquis. Il sera installé avec le nouveau matériel qui venait d'arriver. 

7SUR7.CD : Avez-vous votre propre satellite ?

Kamuanga : Nous n'avons pas un satellite propre à nous. Celui que nous utilisons pour l'instant est européen,  avec MT-SAT. Ils ont des canaux réservés aux services météorologiques nationaux dans beaucoup de pays africains. Ce sont donc ces canaux que nous utilisons. 

7SUR7.CD : Qu'est-ce qui explique toutes ces érosions dans la ville de Kinshasa alors que vous avez le service d'hydrométéorologie ?

Kamuanga : Les érosions sont des phénomènes hydrométéorologiques. A notre niveau, nous fournissons les informations, mais il y a un service de l'aménagement du territoire. Ce sont eux qui ont la cartographie de la ville de Kinshasa. Ils savent où il y a les montagnes, le sol sablonneux ou les vallées. C'est donc à eux de faire l'aménagement. Nous pouvons leur dire qu'il va pleuvoir, à eux de prendre les dispositions. Voyez-vous vous-mêmes comment le couvert végétal de Kinshasa est en train de disparaître plus vite que l'aménagement du territoire. 

Interview réalisée par Bienfait Luganywa