L'éducation supérieure et universitaire en RDC pourrait connaître une réforme majeure liée à la mise en œuvre effective du système de Bologne, mieux connu comme le système Licence, Maitrise et Doctorat (LMD). En effet, le gouvernement est à pied d'œuvre pour permettre aux institutions universitaires de s'y conformer dès la prochaine année académique en vue de se mettre au rythme du monde.
Le ministre de tutelle, Muhindo Nzangi, l'a annoncé dans son allocution au cours de la cérémonie de présentation de l'instruction académique 022 portant directives relatives à l'année académique 2020-2021 qui s'est déroulée ce lundi 31 mai à l'Académie des Beaux arts située à Kinshasa devant notamment les comités de gestion des instituts supérieurs et universités de la capitale.
À en croire le ministre de l'ESU, cette innovation est l'une des actions prioritaires de sa vision qui s'articule autour de la bonne gouvernance, la promotion des valeurs et l'achèvement des réformes déjà engagées dans le cadre de la loi cadre de l'enseignement national 2014. Il a affirmé donc sa détermination à la concrétiser pour rattraper le retard pris par le pays dans ce processus.
« Pour nous conformer à la loi cadre de l'enseignement national de 2014 et permettre à nos diplômés de ne plus subir des préjudices à l'international parce que n'ayant des diplômes lisibles, je vais m'investir pour l'application effective de l'architecture de formation Licence Master et Doctorat (LMD) dans notre système éducatif du supérieur. Dès l'année prochaine, l'option politique va être levée pour que nous puissions nous arrimer de manière automatique à ce système LMD afin de mettre fin à cette dualité de système qui nous cause des problèmes. Le LMD est une option politique prise par notre pays et que nous allons mettre en œuvre selon le calendrier convenu dans l'instruction académique 022 », a-t-il déclaré.
Il a aussi appelé toutes les parties prenantes à s'investir pour la réussite de cette réforme en expliquant que celle-ci représente une opportunité « de rayonnement des instituts supérieurs et universités congolais » sur l'échiquier international.
« Sans cette réforme, nos produits [diplômés ndlr] continuerons à être marginalisés et déconsidérés à l'étranger », a fait remarquer le ministre Muhindo.
Dans le cadre de l'assainissement de son secteur, le ministre de l'ESU tient à l'informatisation des données par les instituts et universités. Il a également martelé sur la gestion orthodoxe des ressources disponibles par les autorités académiques pour la construction et la réhabilitation des infrastructures dans l'objectif « de créer un environnement de formation appropriée duquel sortiront des cadres qualifiés » qui vont contribuer à l'essor du pays.
Face aux antivaleurs qui ruinent l'éducation supérieure et universitaire, le ministre M. Nzangi a promis d'être intransigeant dans sa lutte pour la moralisation de son domaine. Pour réussir son pari, il a mis le cap sur la restauration des mécanismes des sanctions des autorités académiques qui vont naviguer à contre-courant de sa vision coulée dans l'instruction académique 022 qui comprend 169 directives réparties en 5 axes.
Le processus de Bologne est un processus de rapprochement des systèmes d’enseignement supérieur européens amorcé en 1999 et qui a conduit à la création en 2010 de l’Espace européen de l’enseignement supérieur.
Il vise à placer les systèmes nationaux diversifiés dans un cadre commun fondé sur 3 points essentiels. Il s'agit de :
- La mise en place d’une structure en trois cycles des études supérieures (LMD) ;
- La mise en place d’un système commun des crédits pour décrire les programmes d’études, afin de promouvoir la mobilité des étudiants le plus largement possible ;
- La mise en place du supplément au diplôme afin de rendre plus facilement lisibles et comparables les diplômes, de favoriser ainsi l’intégration des citoyens européens sur le marché du travail et d’améliorer la compétitivité du système d’enseignement supérieur européen à l’échelon mondial.
Merveil Molo