État de siège : Des députés provinciaux du Nord-Kivu dénoncent des propos "discourtois, humiliants et dégradants" du gouverneur militaire à leur l'égard

Vendredi 23 juillet 2021 - 21:08
Image
Photo 7SUR7.CD

Dans un document adressé au président Tshisekedi et parvenu à 7SUR7.CD ce vendredi 23 juillet 2021, 17 élus provinciaux dénoncent l'attitude du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima qui semble les mettre en marge du processus de pacification.

Ils regrettent par ailleurs des préjugés qui soutiennent que les députés provinciaux seraient impliqués dans la déstabilisation de la province.

« Au regard des propos discourtois, humiliants et dégradants (Ndlr : je vais vous tirer de vos carapaces, je vous reçois au même titre que les motards, je ne suis pas venu vous négocier, c'est d'ailleurs la dernière fois que je vous reçois) tenus à l'égard des députés provinciaux par le gouverneur militaire, celui-ci semble être venu avec des lourds préjugés et présomption selon lesquels les notabilités et couches sociales  du Nord-Kivu seraient impliquées dans la déstabilisation. Et le gouverneur, et le président du Sénat, et le premier ministre et le président de la République, aucune autorité n'a reçu les députés malgré leurs multiples demandes. Tout porte à croire qu'il y aurait un complot contre les députés provinciaux du Nord-Kivu », estiment-ils.

Bien plus, les signataires du document déplorent que les relations entre civils et militaires se soient sensiblement détériorées. Ce qui, pensent-ils, risque de ne pas faciliter les opérations en cours.

« Les autorités de l'état de siège collaborent moins avec la notabilité locale, moins avec avec la société civile et encore moins avec les chefs traditionnels pouvant aider la bonne marché du processus. Les relations civilo-militaires sont faibles », constatent-ils.

Il sied de noter que face à la persistance des tueries au Nord-Kivu et dans l'Ituri, plusieurs voix, dont celles des députés élus de la région, se sont élevées pour réclamer un retour à une gouvernance civile à la tête de ces deux provinces.

Alphonse Muderwa