Après l'expiration des objectifs du millénaire pour le développement (2000-2015), l'assemblée générale des Nations unies avait adopté en septembre 2015, 17 objectifs à atteindre par ses Etats membres dans 15 ans (2015-2030).
Appelés Objectifs de Développement Durable (ODD), ils sont rassemblés dans l'Agenda 2030.
Pour matérialiser cet agenda en RDC, le gouvernement et ses partenaires multilatéraux et aussi la société civile avaient adopté en 2019 le Plan National Stratégique de Développement (PNSD). En clair, ce plan vise à "mettre fin à l'extrême pauvreté qui touche encore des pans entiers des populations, particulièrement dans les milieux ruraux, éradiquer la faim et les maladies, promouvoir un accès équitable pour tous à une éducation de qualité pour tous à tous les niveaux, aux soins de santé et à la protection sociale et lutter contre les changements climatiques".
Pour atteindre ces objectifs à l'horizon 2030, le rapport d'examen national volontaire des objectifs de développement durable présenté en mars 2020 par le ministère du plan, estime qu'il faudra que la RDC mobilise par an 32 milliards USD.
Dans la préface de ce rapport, le président de la République, Félix Tshisekedi, déclare que le PNSD est censé conduire la transition économique de la RDC vers un développement durable.
"Ce cadre fédérateur de toutes les politiques et stratégies nationales, sectorielles et provinciales, conduira la transition économique du pays vers un développement durable et une trajectoire plus assurée de prospérité universelle. Il devrait, de ce fait, permettre à la RDC de diversifier son économie encore basée sur l'exploitation des ressources naturelles et d'accélérer les investissements dans les infrastructures et le capital humain (...)", dit-il.
Comment y parvenir vu la faible mobilisation des recettes par le pouvoir public actuellement ?
Ce chiffre de 32 milliards USD semble hors de portée vu la situation que traverse actuellement la République Démocratique du Congo. Mais deux chercheurs de l’Observatoire congolais du développement durable ont récemment mené une étude sur le financement de l'Agenda 2030 en RDC.
En effet, ces experts proposent dans leur étude des pistes de solutions au gouvernement pour mieux saisir les opportunités en présence.
Ces propositions portent sur un spectre qui va de la mobilisation de l’épargne nationale et internationale à des types de financement plus innovants, en passant par la mobilisation fiscale, la gouvernance des ressources naturelles, la fuite des capitaux, l’aide publique au développement, les transferts de fonds de la diaspora, la problématique de l’endettement extérieure, l’apport des capitaux privés en ce, y compris le développement du système financier et tant d'autres.
Pour promouvoir cette étude, notons que l'ambassade de Belgique et la délégation de l’Union européenne en RDC vont organiser une conférence-débat ce jeudi à Kinshasa.
Les parties prenantes à cette conférence vont réfléchir sur les pistes de solutions pour appuyer le gouvernement congolais dans sa réflexion sur les réformes susceptibles de l’aider à mieux mobiliser les financements nécessaires pour réaliser l'Agenda 2030.
Bienfait Luganywa