Ituri : 2 professeurs d'université aux arrêts pour "complicité" avec une milice

Jeudi 6 janvier 2022 - 10:00
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Deux professeurs d'université ressortissants d'une communauté vivant en territoire d'Irumu sont aux arrêts mais pour l'instant, en garde à vue à l'auditorat militaire de garnison de l'Ituri à Bunia depuis le mercredi 05 janvier 2022.

Il s'agit du professeur Bungishabaku Katho et Ndudanga Kavarios soupçonnés d'être des complices de la milice dénommée Front Patriotique et Intégrationniste du Congo (FPIC) opérant en territoire d'Irumu.

À en croire des sources concordantes qui ont requis l'anonymat au sein de l'auditorat militaire, ces deux cadres scientifiques ont été cités par un renseignant comme co-fondateurs dudit mouvement insurrectionnel, auteur de plusieurs exactions contre les populations civiles et des attaques contre des positions militaires.

Les mêmes sources judiciaires affirment que les enquêtes se poursuivent pour savoir s'il y a d'autres personnes impliquées dans la même affaire. Et c'est dans 48h qu'on saura si ces deux personnes sont en détention « ferme » ou non, ajoutent-elles.

Le professeur Bungishabaku Katho, ancien recteur de l'Université Shalom de Bunia et détenteur de nombreux diplômes en théologie était parmi les 4 candidats à l'élection du gouverneur de l'Ituri en 2019 et fut l'ancien représentant légal d'une église implantée dans plusieurs régions de la province de l'Ituri.

Son pair, le professeur Ndudanga Kavarios, vice-recteur de l'Université du Cepromad (UNIC) en Ituri et enseignant de l'économie monétaire, a déjà fait l'objet d'une arrestation pour la même raison mais faute de preuves, il a été libéré.

Pour le moment, nous n'avons pas pu joindre les incriminés pour leur réaction.

Il sied de noter que la capacité de nuisance des miliciens FPIC a été considérablement réduite par les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à travers les différentes opérations menées contre ces assaillants depuis l'instauration de l'état de siège.

Il y a quelques mois, un général autoproclamé connu sous le nom du « général Malaika » de ladite milice a été appréhendé par les services de défense et de sécurité en ville de Bunia et demeure en détention à la prison centrale de Bunia.

Séraphin Banangana, à Bunia