Promotion de la sécurité alimentaire et de la  protection de l’environnement: Une scientifique suggère la « domestication » des aliments couramment consommés

Jeudi 14 mars 2024 - 11:10
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Spécialiste de la chaîne de valeur du manioc, la professeure Marie-Claire Yandju conseille aux congolais de privilégier la domestication des aliments nutritifs qu’ils consomment couramment, notamment le Ngai-Ngai( l'oseille), le Mpose( (larves du palmier) ,le Mbinzo ( chenille séchée), le poisson et tant d’autres. Cette pratique non seulement qu’elle garantit la sécurité alimentaire, elle est également écologique car elle permet que ces aliments ne disparaissent pas dans la nature à cause de leur surconsommation.

Cette enseignante à la faculté des sciences de l’université de Kisangani l’a dit ce mercredi 13 mars à Kinshasa lors d’un débat public sur la sécurité alimentaire en RDC. Ce débat était organisé à l’occasion de la signature du partenariat entre la chaîne de télévision congolaise B-One et le média allemand Deutsche Welle (DW) pour la coproduction du magazine « Eco Afrique ».

« Dans les milieux ruraux particulièrement, les gens recourent souvent aux aliments issus de la cueillette, comme le Fumbwa(feuilles de gazelle)qui sont très consommés au Kongo-Central. Ces éléments sont épuisables et leur surconsommation détruit l’environnement. Pour moi, la solution à ce problème est la domestication de ces produits locaux. Mon approche consiste à l’évaluation de la disponibilité des aliments locaux, l’évaluation des habitudes alimentaires afin de dégager les plantes riches en nutriments pour les domestiquer », a-t-elle expliqué.

Egalement paneliste lors de ce débat, le directeur général de l’Agence nationale de développement de l'entrepreneuriat congolais, Godefroy Kizaba, a conseillé aux femmes entrepreneures désireuses d’investir dans la sécurité alimentaire de se rapprocher de son institution pour les meilleures orientations de formation et de financement.

« Nous organisons des formations en faveur des agronomes, des mamans, des étudiants pour qu’ils valorisent l’agriculture. Nous regardons au niveau de la chaîne de valeur quel est le goulot d’étranglement. En ce qui concerne la farine de manioc, par exemple, notre approche est de la valoriser au maximum. On peut en faire des beignets, le pain, et autres. Les personnes intéressées peuvent passer à la maison de l’entrepreneuriat à Limete 1ère rue ou dans nos autres bureaux », a dit ce professeur en sciences de gestion à l’université de Valenciennes en France.

Pour sa part, le directeur général de Deutsche Welle, Peter Limburg, s’est appesanti sur les objectifs poursuivis par le magazine Eco Afrique.

« Nous avons maintenant 76 chaînes en Afrique qui portent ce programme qui existe depuis 8 ans.  Cette idée de collaboration est très importante pour mettre l’environnement au centre des enjeux. L’environnement est la base de notre vie et ses conséquences sont globales, nous concernent tous. Notre idée est d’avoir le journalisme constructif, qui aide aux gens de gagner de l’argent et de protéger l’environnement au même moment », a-t-il déclaré.

Notons que ce contrat de coproduction n'accorde à B-One que la partie de la modération de l'émission. L’autre partie consacrée au montage sera faite en Allemagne. B-One était représenté par son directeur général Guy Ntoto.

Bienfait Luganywa