A qui appartient notre économie ?

Mercredi 21 octobre 2015 - 12:47

A qui appartient notre économie ? A notre pays, la RDC ?  La question mérite non seulement d’être posée, mais qu’on lui donne une réponse. Décryptage.

Le 30juin 1960, la RDC accédait à l’indépendance politique Mais économiquement, l’emprise de la colonie belge, en l’occurrence, était alors très forte, voire absolue !

 

Rapidement disparurent les marques hégémoniques de l’époque coloniale. Les Congolais, prenant conscience de leur liberté, décidèrent de participer au développement de leur pays nouvellement libre.

 

UN COUP MORTEL

Hélas, la réforme incroyable de 1974 (zaïrianisation) portait un coup mortel à la construction du système économique et commercial du pays et en cassait par conséquent les énergies et les entreprises.

 

Désemparé, souvent spolié, le patronat « zaïrois » a baissé les bras créant ainsi un vide comblé par des incapables proches du pouvoir et par des étrangers.

Lorsque la République a essayé, tant bien que mal, de retrouver sa vraie personnalité et son indépendance financière, après que les fantoches se soient, les uns après les autres, éjectés par incompétence du circuit économique, est alors apparu un décor orientalisé peuplé surtout de Libanais, Indopakistanais, Israéliens.. .et Chinois qui se sont taillés la part du lion et ont en quelque sorte dépecé vivant l’éléphant congolais. Ce, contrairement aux Européens Portugais, Grecs qui, eux, participaient à l’effort national par un travail soutenu et une présence proche de la population de nos provinces, bien loin d’une recherche spéculative ou d’appropriation de la richesse nationale.

 

L’ETAT, VRAI coupable ?

Aujourd’hui, tout comme il y a quelques années, que de nombreux Congolais n’attendent-ils pas une salutaire inversion de tendances ? Entre-temps, l’on ne fi- fit pas de constater que des secteurs entiers de notre économie continuent d’être détenus par de véritables colonies orientales ou africains de l’Ouest: le commerce, les supermarchés, l’immobilier, l’import-export, les industries de transformation, les mines, les banques, les pièces détachées d’automobile et bien d’autres.

Que reste-t-il aux agents économiques congolais? Presque rien. Certains diront qu’ils l’ont mérité, manquant singulièrement d’esprit d’entreprise. D’autres accuseront le système bancaire qui, dans les mains étrangères, ne participe pas vraiment au développement des PME (Petites et Moyennes Entreprises) nationales. Mais le vrai coupable n’est-il pas l’Etat qui, par aveuglément ou pire, a laissé les importations sauvages tuer des grandes entreprises telles que BATA et UTEXAFRICA.

Il faut, sur ce plan, nous interroger : nos salaires sont aussi compétitifs que ceux du Vietnam ou de la Malaisie ? Comment donc expliquer que les multinationales du textile, par, exemple, ne viennent pas s’installer au Congo (RDC) pour profiter de cette excellente main- d’oeuvre disponible et avide de travail ? Mystère.

 

On constate, donc, une bien triste réalité : la destruction de toute implantation industrielle venant de l’Occident, en même temps que les Congolais se trouvent envahis par la pacotille chinoise qui n’apporte aucune valeur ajoutée ou par des produits manufacturés à l’étranger qui rentrent par containers entiers en suivant souvent des parcours douaniers très suspects.

 

VÉRITABLE HOLD-UP

 

Ce véritable hold-up économique sur notre pays développe une certaine désespérance des chefs d’entreprises nationaux. Nos PME se heurtent à toute cette construction étrangère à tous les niveaux, ces entreprises orientales pratiquent une politique de la terre brûlée dans tous les secteurs qu’ils contrôlent.

 

Cette pratique, visible par tous, est ressentie durement dans les secteurs des Travaux publics, Constructions, ‘Réhabilitations, Infrastructures...

 

La loi doit protéger les entreprises et activités de ses citoyens en premier. Cette loi existe, mais est-elle vraiment appliquée? La question reste posée.

 

Dans tous les cas, ce que l’on vient de décrire rapidement a un nom : néo-colonialisme économique, bien loin de la libre concurrence.

 

Marcel LUTETE