«Auto-exclusion du G7» : la Majorité présidentielle vire à l’unilatéralisme

Vendredi 18 septembre 2015 - 15:43

Tous les cadres de la Majorité présidentielle qui clament haut et fort le respect de la Constitution ont été éjectés de cette plate-forme. Cette décision extrême, prise parle bureau politique de la MP élargi à ses aillés, traduit en réalité une crise de valeurs démocratiques au sein de la famille politique du chef de l’Etat. Ici, la tolérance, le sens de compromis, le respect du pacte républicain ont cédé la place à l’unilatéralisme.

La République démocratique du Congo est-elle en train de vivre un tournant décisif dans sa quête légitime de l’alternance au sommet de l’Etat le 20 décembre 2016 ? Quoi qu’il en soit, le pays vit actuellement un tourbillon politique qui est venu s’ajouter à la cacophonie qui existait depuis la publication d’un calendrier électoral global que la Commission électorale nationale (CENI).

En effet, la Majorité présidentielle (MP), à travers son bureau politique élargi aux alliés, a décidé de l’« auto-exclusion du G7 » de cette famille politique. La raison ? Le G7, dans sa lettre ouverte, datée du 1 5 septembre 2015 adressée au président de la République, réclame principalement le respect de la Constitution.

A l’analyse, l’agitation actuelle au sein de la Majorité présidentielle (MP) est en réalité une crise de démocratie au sein de cette structure politique de laquelle émane l’essentielle de classe dirigeante congolaise. Pour tout observateur rigoureux, il s’observe au sein de cette plate-forme une carence de valeurs démocratiques. Ce, aussi bien dans les attitudes, les pratiques que les prises de décisions. La démocratie a, entre autres valeurs, la tolérance, le compromis, la liberté d’opinion et d’expression. Ces valeurs sont censées être le soubassement des rapports, attitudes et pratiques au sein d’une organisation politique de la trempe de la MP. Puis qu’en fait, dans toute organisation où la démocratie trône chaque personne a ses idées ; sa manière de voir, des convictions à défendre, pour autant que cela concoure aux intérêts supérieurs de la nation.

Bien plus, la démocratie, base du pacte républicain actuel, implique donc aussi des discussions, des confrontations, des conflits d’opinion. Ce qui reste un processus normal. En démocratie, des convictions divergentes, voire opposées, peuvent coexister du moment que chacun respecte la liberté d’opinion des autres. Ici, il s’agit en l’occurrence du respect de la Constitution.

LE POTENTIEL