CENI : les pressions s’amplifient …

Mercredi 25 mai 2016 - 11:51
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Corneille Nangaa risque de ne pas avoir sommeil, tant que la pression s’augmentera.

Hormis l’opposition et les forces vives du pays, la centrale électorale se voit désormais interpeller par tout le monde. La dernière en date, c’est l’Union européenne qui la somme de communiquer son calendrier « dans les plus brefs délais ».

 

Au cours d’une émission diffusée en lingala à la chaine nationale (RTNC), le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa a avoué subir des pressions de toute part. Son téléphone, dit-il, n’arrête pas de recevoir des messages, parfois menaçants.

Sur des pressions politiques s’ajoutent également les pressions des institutions internationales. L’Union européenne a appelé, dans un communiqué publié lundi 23 mai, le Gouvernement de la RDC et toutes les autres parties concernées « à créer urgemment les conditions nécessaires pour la tenue de scrutins libres, transparents, inclusifs et pacifiques, et notamment les élections présidentielle et législatives».

Cet appel de l’institution européenne va s’ajouter aux multiples pressions que le Gouvernement et la CENI reçoivent. L’Exécutif congolais à qui on reproche de ne pas se dépêcher pour donner des moyens à la CENT afin d’organiser les élections dans le délai, semble continuer son dilatoire.

Le fait pour les députés de la Majorité de saisir la Cour constitutionnelle pour n’interpréter principalement que l’article 70 de la Constitution en dit long. Et l’UE, dans son intervention, n’a pas loupé cet aspect des choses : « Tout en prenant note de l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 11 mai 2016, l’UE souligne qu’un gouvernement démocratique fonde sa légitimité sur des élections régulières et dans les délais stipulés par la Constitution, que l’organisation des élections est la responsabilité du gouvernement, et que le manque de clarté à cet égara constitue actuellement un grand facteur d’instabilité dans le pays », peut-on lire dans le communiqué.

 

L’instance européenne pointe du doigt directement la CENI. Elle appelle les autorités congolaises à redémarrer au plus vite le processus électoral en franchissant des étapes concrètes. Et ce, conformément à la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle a par ailleurs invité la centrale électorale à « communiquer dans les plus brefs délais un calendrier révisé et des options qui permettent aux divers acteurs politiques de se prononcer sur la situation ».

 

En ce qui concerne les moyens financiers, les 28 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qui ont adopté, le 23 mai, ces «conclusions» sur la RDC demandent au Gouvernement congolais d’élaborer rapidement un plan de déboursement pour les élections ainsi que d’actualiser les listes électorales. « Seul un engagement clair du gouvernement, tant politique que financier, permettra à l’UE d’apporter son soutien, au processus électoral en particulier», ont souligné ces ministres.

Par Kas.