Cinq mois  après l’affaire de ses «biftecks à Access», Kengo et Minaku prennent derechef Kitebi en sandwich 

Mardi 16 septembre 2014 - 19:58

Image retirée.C’est l’unique point de convergence des discours de la rentrée de Kengo et de Minaku, preuve que le mal frise le crime : les banques commerciales n’en font qu’à leur tête. Elles échappent à tout contrôle. Sinon que le gouvernement,  lascivité ou laxisme, ferme les yeux. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale s’en sont convaincu et l’ont décrié sans fioriture. .. devant Matata, Kitebi, Deo Mutombo.

L’impact  de l’essaim des banques dans les activités économiques n’est guère perceptible.  L’accès aux crédits relève de l’audace, de la témérité. Avec un taux débiteur prohibitif de 18% l’an, selon le président du Sénat, 20% d’après son collègue de l’Assemblée nationale, les banques commerciales ne sont d’aucun apport pour le secteur privé, moteur de la croissance et de création d’emplois, a fait comprendre le président du Sénat, Léon Kengo.

Même son de cloche à l’Assemblée nationale. Evoquant la relance du secteur privé et de la création de la classe moyenne nationale, Aubin Minaku a exhorté le gouvernement « à réfléchir sur le positionnement actuel du taux directeur de la BCC à 2% afin de mobiliser les crédits en faveur du secteur privé face aux taux débiteurs prohibitifs des banques commerciales qui se situent autour de 20% l’an, s’agissant des crédits en francs  congolais, et autour de 14% pour les crédits en devises étrangères ».

Pourtant, Il y a tout juste deux mois, le 14 juillet 2014, la  Banque centrale du Congo (BCC) avait opté de supprimer le coefficient de réserve obligatoire des banques commerciales qui est alors passé de 3% à 0% pour les dépôts à terme et de 7 à 5% pour les dépôts à vue. La BCC comptait ainsi  permettre à ces banques d’augmenter leur enveloppe de crédit à leurs propres clients. Hélas, de l’aveu même du Gouv de la BCC, Déogratias Mutombo, le volume des crédits proposés par les banques commerciales  n’a jamais excédé les USD 2 milliards. Il situe à près de USD 1,8 milliard. Ça  ne vaut qu’à peine le dixième des besoins financiers pour la réhabilitation des infrastructures de base. Et comme pérenniser la dollarisation de l’économie r-dcongolaise, le volume global des crédits accordés en FC par les banques commerciales n’ a jamais atteint les USD 100 millions.

Avis d’experts, il en est qui au sein des institutions publiques tirent profit du taux débiteur exagéré imposé par les banques commerciales. En mai 2014, à la suite de la question orale du sénateur Polycarpe Mongulu à Patrice Kitebi, il a, en effet, été révélé l’existence des frais bancaires supérieurs à la normale lorsque des virements sont effectués. A titre d’exemple, en 2013, Access Bank a, à trois reprises, appliqué un tarif de 1,5% sur des transferts d’argent au lieu des 1% réglementaires. Et le ministère des Finances qui est en pratique devenue une direction de la Primature, n’a jamais désapprouvé ces  tarifs supérieurs à la normale. L’affaire « Patrice Kitebi-Access Bank» a, en effet, révélé combien les banques commerciales opérant en RDC ne reposent pas sur des bases financières saines. Qu’elles sont toutes ou presque alimentées par l’argent de l’Etat r-dcongolais. Au Sénat, le ministre délégué près le Premier ministre chargé des Finances a, d’ailleurs, admis que le gouvernement disposait de plusieurs comptes dans dix banques commerciales de la place sur les 18 agréées. Sous d’autres cieux, Patrice Kitebi, ne devrait se trouver où il est actuellement. Et il ne devrait pas être  seul. Attendons voir s’il sera reconduit dans le prochain gouvernement dont on fait- Kabila seul sait à quel niveau- encore durer le suspense.

POLD LEVI