Corruption, blanchiment des capitaux et terrorisme : Luzolo Bambi piloterait une coquille vide

Vendredi 7 août 2015 - 12:42

Nommé Conseiller Spécial du Chef de l’Etat chargé de la Bonne Gouvernance et de la lutte contre la Corruption, le Blanchiment des capitaux et le Terrorisme au moment où il était pressenti président de la Cour Constitutionnelle, Luzolo Bambi Lessa a suscité beaucoup d’espoir chez des millions des Congolais d’en-bas, certains de le voir casser la spirale de l’impunité qui gangrène le monde politique et celui des affaires au pays. Et quand l’ancien ministre de la Justice et Droits Humains s’est signalé dernièrement au Parquet Général de la République, porteur d’une pile de dossiers de dénonciation d’actes de présumés détournements des deniers publics, de conclusion de contrats léonins, de fraudes douanières et fiscales, de corruption… dont l’initiateur n’était personne d’autre que le Président de la République, l’on a cru que la chasse aux « Kuluna en cravate » était relancée.

Des noms de plusieurs personnalités, à commencer par ceux des gouverneurs de certaines provinces, étaient même étalés sur la place publique. Selon des indiscrétions de l’époque, la liste des « Kuluneurs » de la République était très longue et non exhaustive. A cet effet, les images des prisons congolaises remplies d’affameurs du peuple ont commencé à se bousculer dans de nombreux esprits.

Et, alors qu’on s’attendait aux premières auditions des pilleurs des richesses nationales et biens collectifs, rien ne bougeait du côté du Parquet Général de la République. Fait bizarre, Emmanuel Luzolo Bambi lui-même est devenu aphone, comme si le poste de Conseiller Spécial du Chef de l’Etat chargé de la Bonne Gouvernance, de la Lutte contre la Corruption, le Blanchiment des capitaux et le Terrorisme n’avait jamais existé.

Les rares observateurs ayant eu la curiosité de faire un détour du côté du Cabinet de travail de ce compatriote n’ont pas cru leurs yeux. La structure que pilote Luzolo Bambi ressemble, jusque-là, à une coquille vide, incapable de mener la moindre investigation à Kinshasa et, encore moins, en provinces, faute de soubassement logistique et financier. L’on s’étonne que des moyens conséquents ne soient toujours pas dégagés en faveur d’un collaborateur du Chef de l’Etat qui a la lourde responsabilité de traquer tous ceux qui, nationaux et étrangers, sont impliqués dans le coulage des recettes publiques, notamment douanières, fiscales, administratives et autres, le pillage des biens sociaux, le tripatouillage des marchés publics, le trafic illicite des mines, etc.

L’inertie dans laquelle se trouve plongés Luzolo et le petit noyau de ses collaborateurs fait penser à un échec planifié de leur travail d’assainissement de l’environnement économique et financier national. Le Congolais moyen pense que si le Chef de l’Etat tient à envoyer un message fort en direction de ceux qui s’enrichissent sans cause au détriment de la collectivité nationale, il devrait faire en sorte que Luzolo dispose des moyens conformes à la mission de redressement des mœurs économiques et financières lui confiée.

Dans le cas contraire, les « Kuluna en cravate » peuvent se croire intouchables et s’imaginer que leur caravane peut passer tranquillement son chemin pendant que les architectes des opérations « mains propres » perdent leur temps à aboyer. Ce qu’il ne faut pas souhaiter est que l’homme de la rue reste avec l’impression que l’épée de Damoclès, qui paraissait suspendue sur les têtes des Congolais et expatriés passés maîtres dans des opérations mafieuses, au détriment du Trésor public congolais, n’était qu’un épouvantail.

Une sorte de front commun de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux, les détournements des deniers publics, le terrorisme devrait prendre corps au sommet de l’Etat si l’on tient à ce que la peur envahisse le camp des criminels économiques. Sinon, les chasseurs des « Kuluna en cravate » vont continuer à passer, sans pour autant éradiquer les antivaleurs.

Kimp