Dialogue politique- première tricherie : une députée Msr sur la liste de la société civile

Lundi 23 mai 2016 - 11:42

 

Edem Kodjo avait prétendu lors de sa deuxième conférence de presse connaitre tous les dix délégués de la société civile qu’il a placée dans le comité provisoire. Aujourd’hui, il est confondu. Les faits lui démontrent le contraire. Sur cette liste figure malheureusement une députée Msr proche de la Majorité présidentielle. Il s’agit de Juliette Mughole. Elue de Lubero, la dame siège présentement à l’assemblée nationale comme députée pour le compte de son parti. Comment est-elle arrivée là-bas, qui a mis son nom sur cette liste ?, de qui a-t-elle reçu mandat pour se présenter comme société civile ?, ce sont toutes ces questions qui restent jusque-là sans réponse. Sinon dans les différentes plateformes de la société civile, on crie à la tricherie et à la politisation de la désignation de délégués de forces vives. M. Kodjo est pris la main dans le sac, a dénoncé un crack de la société civile des années 90. Au quartier général de Société civile dans sa diversité- une méga plateforme qui regroupe toutes les tendances de la société civile- ordre des avocats, ordre des médecins, infirmiers, syndicats, personnes vivants avec handicap, droitsdelhommistes et acteurs des droits sociaux, c’est la colère et indignation. Le diplomate togolais est considéré comme le responsable de ce désordre. Il n’a consulté personne parce que les leaders de la société civile sont connus, a expliqué Joseph Kibangula, le secrétaire général du plus grand syndicat des infirmiers. Il s’étonne que l’ancien premier ministre se soit permis d’annoncer les noms des gens en prétendant qu’il a consulté toutes les bases de la société civile. Pourtant, c’est faux, enchaine Roger Mwamba, le secrétaire-rapporteur de l’Espace inter plateforme de la société civile qui s’est demandé comment le délégué de Lucha, Dirk Shaka a jeté l’éponge. Donc, il n’a consulté personne. A partir de Goma au Nord-Kivu, le leadership du mouvement citoyen- Lutte pour le changement a déploré le déviationnisme du facilitateur en l’accusant d’abus de confiance. Il n’est pas question pour nous de participer à ce fameux dialogue, a précisé Trésor Akili, l’un des leaders du mouvement pro-démocratie. L’activiste reconnait tout de même avoir répondu à l’invitation du facilitateur mais, selon lui, il n’était nullement question de participer au groupe de travail. D’autres acteurs de la société civile sont montés aussi au créneau pour décrier la méthode Kodjo. Il ne comprend rien, il doit partir. Il se laisse manipuler par le pouvoir.  A y regarder de près, la liste est venue du pouvoir. Alors aux plus avertis de s’interroger : faut-il insulter le chef de l’état pour être au comité préparatoire, faut-il aller à Gorée pour être considéré, faut-il faire des courbettes aux tireurs de ficelle pour mériter un droit. De toutes les façons, le dialogue est mal parti. Les prémisses étant mauvaises, la conclusion le sera aussi, a tranché un analyste avisé de la scène politique congolaise.