Dialogue : Udps, Unc, Mlc…, les raisons du boycott !

Mercredi 3 juin 2015 - 18:14

Le Boulevard devant amener les forces vives au dialogue tel que souhaité par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange est déjà lézardé. En effet, malgré les consultations enclenchées depuis ce lundi 1er juin 2015, par le Chef de l’Etat, une frange de l’Opposition politique, au nombre de laquelle l’UDPS, l’UNC, le MLC, les FAC, l’Envol de Delly Sessanga, le MPCR de Jean-Claude Vuemba, demeure septique et réserve une fin de non-recevoir à l’invitation leur lancée par le Raïs. Tous n’y participeront pas à ce Dialogue, se sont-ils confiés à RFI, citée par notre confrère Le Phare. Ils ont chacun justifié à sa manière les raisons du refus ou de boycott de la participation au dialogue. Alors que d’autres opposants et acteurs de la société civile, plutôt modérés, voudraient bien saisir la balle au bond. Ils estiment qu’il est temps de se dire des vérités en face, pour donner une chance de réussite au processus électoral enclenché par la CENI.

L’UDPS, fille aînée de l’opposition rd-congolaise, à travers Félix Tshisekedi, Secrétaire National aux Relations Extérieures, fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi encore en convalescence en Belgique, relève des ambigüités par rapport aux assurances favorables reçues de l’émissaire de Kabila qui se disait prêt à discuter de tous les sujets sans tabous. S’exprimant à cette occasion sur les ondes de RFI, Félix Tshisekedi décline l’offre, contrairement à son intention manifestée au départ.

Tshisekedi Félix s’explique

L’UDPS s’était mis d’accord pour participer au Dialogue parce qu’il aurait cru que l’initiative de convoquer une telle rencontre politique était de la Communauté internationale. Comme quoi, la chance était donnée à ce grand rendez-vous pour aboutir à un résultat escompté. A sa grande surprise, c’est plutôt un Dialogue ayant pour initiateur, Joseph Kabila, qui, lui-même fait partie du problème et qu’il considère à juste titre comme à la fois juge et partie. A en croire le Secrétaire National aux Relations Extérieures de l’Udps, l’acceptation de dialoguer avec la Majorité présidentielle était sous réserve des réponses claires à quelques préalables (médiation internationale, réexamen du contentieux électoral de 2011, pas de glissement de calendrier électoral, neutralité du Bureau de la CENI, audit externe du fichier électoral, libération des prisonniers politiques). Ensuite, a-t-il insisté, il « faut baliser la voie pour que l’on ait un processus électoral crédible et apaisé, et enfin, discuter du sort du Président Kabila ».

UNC, MLC, FAC, Envol, MPCR… dans une même direction

Dans une déclaration politique commune, livrée à la presse par Delly Sessanga, son rapporteur, le vendredi 29 mai courant, la plateforme de l’Opposition, regroupant le MLC, l’UNC, le CDR, l’Envol, les FAC…, a fait connaître son refus de prendre part au Dialogue politique initié par le Président de la République. L’intéressé a confié à RFI que «l’Opposition, dans son ensemble, a considéré l’essentiel des points de vue lors de la rencontre avec son émissaire, qui a transmis ses préoccupations au Président de la République sur ce que sont des sujets d’importance capitale pour le pays. Nous considérons qu’il y a inopportunité de pouvoir tenir un dialogue. Donc, nous ne participons pas aux pourparlers engagés entre la classe politique et les forces politiques et sociales ».

A en croire le rapporteur de la plateforme, l’objectif poursuivi par l’Opposition est de demeurer dans le cadre d’échanges avec la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) autour du calendrier électoral en vue d’obtenir des élections crédibles et transparentes, conformément aux prescrits de la Constitution.

«Nous pensons que ce qui est important aujourd’hui, c’est de centrer l’intérêt du pays et de la population sur le cycle électoral qu’il faut tenir de manière apaisée et qu’il faut pouvoir aérer dans son calendrier, plutôt que de réunir un second forum. Il faut rappeler qu’il y a eu les concertations nationales qui ont donné lieu à une série de recommandations et on ne voit pas ce qui va être renouvelé aujourd’hui et qui n’ait pas été dit».

Eugène Khonde