Election des gouverneurs sacrifiée sur l’autel des vacances des ministres (20.000 USD à chacun).

Dimanche 13 septembre 2015 - 16:49

Stupéfaits et amusés sont les rd-congolais face à l’impuissance proclamée et assumée du gouvernement d’organiser, tenez bien, 21 petits scrutins indirects. Elections indispensable pour combler le vide administratif et juridique constaté à la tête de nouvelles provinces créées (21), tambour battant, par le « surdoué » ministre de l’Intérieur Evariste Boshab. Réunir une vingtaine des députés provinciaux au maximum dans une salle, là où elle existe, pour remplir un bulletin et la déposer dans une urne, est le casse-tête chinois auquel le gouvernement n’arrive pas à apporter la solution. Incroyable ! De manière solennelle, le gouvernement par la bouche de son Premier Ministre, Augustin Matata Ponyo, a dit devant la Cour constitutionnelle, appelée en rescousse par la CENI, qu’il ne disposait pas des moyens pour organiser cette élection. L’excuse du manque des moyens, avancée par le gouvernement pour ne pas organiser cette élection ne convainc pas grand monde. Et pour cause, chaque membre du gouvernement, ministre et vice-ministre, a touché un pécule de congé de 20.000 USD au mois d’août selon une source du ministère des finances. Information confirmée par un conseiller au ministère du budget. Un calcul vite fait, le gouvernement a payé pour près d’un millions USD, soit exactement 960.000 USD, au titre de pécule des vacances à tous ses ministres (premier ministre, vice-premiers ministres (4), ministres d’Etat (2), ministres (32) et vice-ministres (10)).

Les 48 membres du gouvernement se sont bien régalés avec l’argent du contribuable. Ne pouvaient-ils pas renoncé à ce privilège pour raison d’Etat ? Car les provinces ressemblent à un foutoir aujourd’hui. La jouissance de leur part de ce privilège pécuniaire est d’autant plus immorale parce qu’il représente la moitié du budget qu’a soumis la CENI (Commission électorale nationale indépendante) au gouvernement pour organiser ce scrutin. En effet, la CENI n’a besoin que de 2 millions USD pour doter les nouvelles de leurs institutions : exécutifs provinciaux notamment. L’excuse de l’absence des moyens est donc bidon. L’autre paravent derrière lequel se cache le gouvernement se c’est le fait que l’élection des gouverneurs- issue du découpage territoriale- n’étaient pas prévues, par conséquent, n’était pas budgétisée aussi. Sauf que là aussi, le gouvernement ne brille guère par son orthodoxie financière proclamée. Plusieurs dépenses gouvernementales, effectuées cette année comme l’année d’avant, ont été faites dans un cadre extra-budgétaire. Il s’agit notamment du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo (80 millions USD) et la construction pour près de 50 millions USD de l’immeuble du gouvernement situé sur le boulevard du 30 juin. L’autre excuse du gouvernement, c’est la baisse des recettes publiques consécutives à la chute des matières premières. Le gouvernement, malgré un contexte économique international morose ne s’est pas privé de se la couler douce avec des vacances à 1 million USD pour ses membres, même ceux qui sont en congé permanent pour leur incompétence. Si le gouvernement avait commencé par réduire son train de vie, il aurait été crédible.

A défaut, il ne l’est pas. Entre la démocratie et les privilèges qu’offrent les fonctions ministérielles, le gouvernement a fait son choix. Il ne reste plus à espérer que l’arrêt, même incongru, de la Cour Constitutionnelle le pousse à dégager des économies, notamment sur son grand train de vie, pour offrir enfin à la RDC l’élection directe des gouverneurs. Les ministres rd-congolais mènent un train de vie semblable ou supérieur à celui de leurs homologues des pays riches (USA, France, Allemagne). N’était-ce pas un membre de ce gouvernement qui avait affirmé, au plus fort de la crise « du charnier de Maluku », que 5 millions USD ne représentaient rien pour l’Etat congolais. C’est de l’argent de poche de plusieurs femmes commerçantes de la RDC ajoutait-il. Allez ! Un peu d’efforts chers ministres surdoués ! Trouvez les sous pour cette fichue élection que vous avez sacrifiée sur l’autel de vos vacances.