ELECTION PRESIDENTIELLE DANS LE DELAI POSSIBLE AUX YEUX DES EXPERTS DE L’ONU, IMPOSSIBLE POUR LA CENI

Mardi 24 mai 2016 - 08:53

L’équipe des experts électoraux de l’ONU en mission en RDC vient de rédiger un rapport confidentiel sur le processus électoral. Le document dont la presse est déjà entrée en possession fait un diagnostic en profondeur qui conduit à une conclusion sans appel.

Sa substance prend à contrepied les affirmations de la CENI en indiquant qu’il est possible de tenir le pari par en organisant la présidentielle dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire en novembre prochain, dans quelque 7 mois. Ce n’est pas une vue de l’esprit de ces experts électoraux de l’ONU, mais le fruit d’une analyse sans complaisance de toutes les opérations électorales à mener.
Cependant, cet exploit ne peut être concrétisé que sans une nouvelle opération de révision du fichier électoral. On irait alors aux élections avec le fichier de 2011 qui n’intègre pas les nouveaux majeurs et les Congolais de la diaspora.
Il est question que les Congolais s’entendent et trouvent un compromis pour lever cette option de non-révision du fichier électoral. Ce qui conduirait effectivement à la tenue de la Présidentielle dans les délais constitutionnels afin de permettre l’alternance démocratique sans heurts à la date prévue, le 20 décembre de cette année.
C’est cette conclusion à laquelle étaient arrivés aussi d’autres experts électoraux aussi outillés notamment ceux de l’OIF. Celle-ci est sur la brèche dans tous les processus électoraux dans les Etats membres. Dans leur rapport publié au cours de l’année écoulée, ses experts électoraux faisaient savoir qu’il y a moyen d’organiser la présidentielle et les législatives en novembre 2016 avec le fichier électoral de 2016.

L’ENVOYE SPECIAL DE L’OIF EVOQUAIT LA VOLONTE POLITIQUE POUR LE RESPECT DES DELAIS CONSTITUTIONNELS
Ils estimaient aussi que l’opération de révision du fichier électoral peut ne pas dépasser 4 mois. Là où la CENI prévoit 16 mois, au-delà du délai constitutionnel. On se rappelle qu’à l’époque, l’Envoyé spécial du secrétaire général de l’OIF dans les Grands lacs qui présentait ce rapport évoquait la volonté politique pour le respect des délais constitutionnels, là où la CENI n’alignait que des obstacles d’ordre technique.
Le rapport des experts électoraux de l’ONU est sur le même registre : on peut organiser la présidentielle en novembre prochain sans révision du fichier électoral. La CENI n’a pas tardé à réagir. Par son Président, elle s’inscrit en faux contre ce rapport des experts électoraux de l’ONU et indique qu’il est impossible d’organiser la présidentielle dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire en novembre prochain.
Même avec le fichier électoral de 2011. Rien qu’avec la seule opération de fabrication et le transport des urnes, la fabrication des bulletins de vote, on est en décembre 2017. Pour le Président de la CENI, les experts de l’ONU n’ont rédigé ce rapport que pour se conformer aux exigences de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils savaient que c’est impossible d’organiser le scrutin dans les 7 mois qui restent. Il attend de les voir publier officiellement leur rapport.

KANDOLO M.