ET LE CONGO PROFOND DANS TOUT ÇA ?

Mercredi 10 juin 2015 - 06:19

Voici une dizaine de jours que le Raïs reçoit du monde. Du beau monde même. Tout le gotha kinois ou presque. Toutes loges confondues. Normal parce qu’il s’agit des consultations nationales ! Nationales vraiment ? Pas tout à fait.
Manquent encore à l’appel les forces vives de l’intérieur du pays. Ce pays profond ou réel que Kinshasa ne saurait prétendre représenter. Tant ce pays-continent est pluriel et ses réalités forcément complexes.
Comment tâter les pouls de " l’arrière-pays " si l’on ne se contente que de la devanture qu’est la capitale ? Quelle est l’opinion du congolais habitant le Grand Nord en proie au terrorisme des ADF/NALU ? Peut-être pas seulement.
Plus généralement, comment les compatriotes de l’Est appréhendent-ils le processus électoral dans un contexte où la paix, encore fragile, peut à tout moment être remise en question ? On peut multiplier les questions à l’infini par rapport à tel ou tel autre coin de ce vaste pays.
Kinshasa n’est pas le Zaïre aimait à dire feu le Président Mobutu. Il avait mille fois raison. Près de vingt ans après la disparition du Maréchal, ce constat n’a pas pris la moindre ride. Dans bien des circonstances, la tendance est à considérer, à tort, l’opinion kinoise comme l’exact reflet de l’opinion nationale.
Certes, Kinshasa est le siège des institutions nationales. Il est vrai aussi que l’on trouve dans la mégapole congolaise quasiment toutes les ethnies du pays. Mais, c’est à oublier que, dans la plupart des cas, il s’agit des originaires de telle ou telle province qui vivent depuis des lustres dans la capitale. Et qui sont devenus Kinois !
Nombre d’entre eux sont même coupés de réalités de leur milieu d’origine. Même dans l’univers très respectable des chefs coutumiers, il en est, hélas, qui ont pris leurs quartiers …à Kinshasa.
Trêve de procès d’intention par rapport aux consultations voulues nationales. Les portes du Palais ne se sont pas encore refermées. Tout comme le Président pourrait faire l’itinérance pour écouter, cette fois- ci, les représentants du Congo profond. Kinshasa n’étant pas la RDC. José NAWEJ