Révoqué du Bureau politique de la Majorité à la suite de la lettre du G7 au chef de l’Etat dont il est signataire, Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, n’a pas de souci quant à son avenir sur la scène publique. " Je suis politicien, je suis un élu, je reste totalement l’élu du Katanga et je suis président d’un parti, je vais continuer à exercer mes activités politiques ", a-t-il fait savoir. Kyungu l’a dit hier mercredi 16 septembre lors d’une réunion de restitution aux membres du Directoire de son parti, l’UNAFEC.
" C’est une réunion d’information car j’ai déployé d’intenses activités ici dans le cadre du G7 et je voulais leur donner tous les tenants et les aboutissants de notre démarche ", a confié Kyungu wa Kumwanza.
Réaction à votre révocation ?
" Moi je n’ai pas été révoqué, je ne suis pas ministre. Nous avons proposé dans le cadre de nos activités au sein de la Majorité où on ne doit pas toujours être le béni oui-oui, notre façon de voir par rapport aux événements que nous sommes en train de vivre dans le pays. Notamment le respect de la Constitution, le calendrier électoral, le recensement et l’enrôlement de nouveaux majeurs, l’alternance politique et les élections dans l’ordre que nous avons souhaité. Cela a heurté l’Autorité morale de notre famille politique… C’est son droit de nous dire au revoir, nous ne parlons plus le même langage ", s’est-il exprimé.
Comment comptez-vous évoluer après cette exclusion ?
" Je suis politicien, je suis un élu, je reste totalement l’élu du Katanga et je suis président d’un parti politique, je vais continuer à exercer mes activités politiques. "
A la question de savoir s’il va basculer dans l’opposition, l’Autorité morale de l’UNAFEC répond, " on ne peut être politicien qu’en étant nécessairement dans l’Opposition. Et l’Opposition par rapport à quoi ? Moi je veux être conforme à mes convictions. Et le G7 ce n’est pas de la blague, nous pouvons nous constituer en un groupe autonome des patriotes qui véhiculent certaines valeurs républicaines. "
Mais de quelle tendance sera alors ce groupe autonome ? A cette question Kyungu invite à la patience. "Nous allons avoir une réunion pour dégager les différentes lignes de conduite comme on le fait en politique dans le monde… "
En attendant, à tous les Congolais, Kyungu demande de tenir bon. " Tenons bon et faisons respecter notre Constitution. Je suis un des 13 parlementaires, j’ai combattu avec les amis la dictature dans ce pays. Nous devons nous opposer à toutes les allures de dictature dans notre pays. La démocratie c’est sacré, et les règles du jeu telles que consacrées dans la Constitution et comme le disait Mzee Kabila, et bien, prenons-nous en charge, faisons respecter et respectons notre Constitution."
Il rappelle qu’il est " un ancien condamné à mort pour la démocratie. Je suis jaloux de la démocratie dans notre pays…
SOUTIEN A KYUNGU
Dans une déclaration politique lue par Yodi Ferdinand à l’issue de la réunion du Directoire, les membres du parti apportent un soutien sans faille à leur Autorité morale. " Nous, membres du Directoire national de l’Unafec, réunis ce 16 septembre à Kinshasa, sous la présidence de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, vu la lettre du G7 adressée à l’autorité suprême du pays, et dont notre président national avec l’appui du Directoire national, est l’un des signataires pour le compte du parti, vu le communiqué de presse publié par le G7 ce jour, 16 septembre 2015, réaffirmant le contenu de sa lettre du 14 septembre 2015, et appelant toutes les forces de la Nation congolaise à s’y pencher et à trouver des solutions aux problèmes fondamentaux auxquels le pays est confronté (les élections apaisées, en vue d’une alternance démocratique dans le respect de la Constitution), félicitons et soutenons le président Kyungu wa Kumwanza pour son engagement fort et ferme dans la défense des intérêts de la population à travers une position courageuse du G7 et lançons un vibrant appel à toutes les combattantes et tous les combattants de l’UNAFEC ainsi qu’à toute la nation congolaise pour leur appui sans réserve à cet engagement salutaire ", soutient la déclaration. Didier KEBONGO