Glaucome, maladie grave et 1ère cause de cécité en RDC : le Dr. Ngoy tire la sonnette d'alarme et appelle les autorités à agir en sensibilisant la population 

Samedi 14 mars 2020 - 09:15
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Le docteur Dieudonné Ngoy, médecin-directeur du cabinet ophtalmologique Ariel  appelle les autorités publiques et la société civile à sensibiliser la population pour l'inciter à se faire dépister de manière systématique contre le glaucome, maladie grave et première cause de cécité en RDC avant la cataracte. 

L'ophtalmologue l'a dit au cours d'une conférence de presse tenue ce vendredi 13 mars à Kinshasa, à l'occasion de la Semaine du glaucome, instituée du 8 au 14 mars par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 

C'est quoi le glaucome ?

Le glaucome est une augmentation de la tension de l'oeil et une atteinte du nerf optique qui entraînent une cécité irrémédiable.

Quels sont les facteurs de risque ? 

Le Dr Ngoy en a énuméré 6. Il s'agit de:

1. L'hérédité. Un parent glaucomateux a des chances de transmettre cette pathologie à ses enfants. De même qu'un parent aveugle.
2. L'âge. Après 40 ans l'organisme commence à s'affaiblir. Mais à partir de 70 ans, un individu à 4 fois plus de risques de développer un glaucome.
3. La myopie.
4. La tension oculaire.
5. Le diabète.
6. Enfin,  la prise de certains comme les corticoïdes.

Quels signes accompagnent le glaucome ?

Cette maladie est insidieuse,  explique Dr Ngoy. Le glaucome est dangereux car il ne s'accompagne d'aucun signe précis. Pas de douleur et pas de malaise spécifique. Le glaucomateux peut avoir mal aux yeux. Mais seul le dépistage peut le confirmer.

Types de glaucome ?

Selon le Docteur, il y en a deux: le glaucome primaire et le glaucome secondaire. C'est le glaucome primaire dit à ''angle ouvert'' qui est le plus répandu en RDC, explique le spécialiste.
Le glaucome secondaire survient après notamment un traumatisme, ou une infection.

Comment se fait le diagnostic ?

Le diagnostic se fait par la prise de la tension de l'oeil et par l'examen du fond de l'oeil, d'après l'expert.

Traitement

On ne guérit pas du glaucome mais on le soigne en abaissant la tension de l'oeil pour préserver la vision. Sans cela, c'est la perte de la vue. Et pour faire baisser cette tension de l'oeil,  il y a 3 types de traitement : 1.Le traitement médicamenteux, 
2. Le traitement chirurgical et ,
3. Un traitement moderne au laser.

De ces 3 traitements, le traitement au laser SLT est le plus approprié à cause de sa précision et de son coût abordable, explique l'expert. Autre précision, le traitement au laser est sans douleur. Bien qu'efficace, il doit être répété tous les ans voire deux, en fonction de la gravité de la maladie. Le traitement SLT est disponible au cabinet optique Ariel. Et plusieurs  patients l'ont expérimenté avec succès,  selon les statistiques.

Le traitement médicamenteux est coûteux car à vie et parfois le malade est confronté aux ruptures de stock de médicaments en RDC. Ce traitement s'accompagne aussi des effets secondaires. 

Le traitement le moins recommandé est la chirurgie car il comporte beaucoup de risques, prévient le docteur. 

Comment prévenir le glaucome ?

Se faire diagnostiquer le plus tôt possible en se faisant dépister.

Y a-t-il des populations particulièrement à risque ?

Sans avoir fait une étude détaillée,  le docteur Ngoy dit avoir constaté que certains sous-groupe ethniques,  certaines tribus font plus de glaucome que d'autres. C'est le cas notamment des Anamongo, révèle-t-il. Et les mariages croisés entre différents sous groupes ethniques ou tribus favorisent la transmission par voie héréditaire de cette pathologie, fait-il observer.

Par ailleurs, le docteur a insisté sur le fait que le glaucome est une affaire de santé publique. Et pour cela,  il faut des campagnes de sensibilisation et de dépistage systématiques. 
Car "une personne qui devient aveugle est une charge pour l'État et pour la société et pour sa famille", a affirmé le Dr. Ngoy. 

Ne dit-on pas que mieux vaut prévenir que guérir. Et ne dit-on pas aussi que la vue c'est la vie.  

M.M.