RDC : Un député demande au 1er ministre de privilégier le redressement de Congo Airways au lieu de créer une nouvelle compagnie

Jeudi 19 mai 2022 - 20:09
Image
Droits tiers

Le député national Patrick Munyomo a écrit au 1er ministre Sama Lukonde, le 18 mai 2022, pour lui demander d'instruire le ministre des Transports afin qu'il procède "rapidement" à un diagnostic de Congo Airways et de proposer un plan de redressement, au lieu d'envisager la création d'une nouvelle compagnie appelée Air Congo, en partenariat avec Ethiopian Airlines.

Pour l'élu de Goma, la création de Air Congo précipitera la faillite de Congo Airways, suivie de plusieurs conséquences corollaires. Il s'appuie ainsi sur le sort de Air Zaïre pour être convaincant.

"La création d'une nouvelle compagnie nationale qui va s'ajouter à Congo Airways est une mesure suicidaire qui va non seulement décourager les actionnaires mais aussi elle va précipiter la compagnie nationale en faillite avec comme conséquence d'amener plus de 1000 agents en chômage. C'est bien connu que la chute de Air Zaïre à l'époque était précipitée avec la montée en puissance de SCIBE Airlift et plus tard par la création de SHABAIR, devenue Hewa Bora Airways quelques années après", argumente-t-il.

En plus de précipiter la faillite de Congo Airways, Patrick Munyomo pense que la nouvelle compagnie sera plus avantageuse pour Ethiopian Airlines alors que la RDC sera l'actionnaire majoritaire avec 51% de parts. D'où l'importance de de privilégier le redressement de la compagnie détenue à 100% par l'Etat congolais et certaines de ses entreprises du Portefeuille.

Enfin, ce député national accuse Ethiopian Airlines d'avoir une "réputation de compagnie prédatrice car elle a appliqué le même modèle  au Mozambique, au Tchad, au Malawi et en Guinée Equatoriale, tous couronnés par des échecs, des procès, des saisies et des incidents diplomatiques".

Pour assoir son argumentaire, il s'appuie sur les clauses du contrat signé entre le gouvernement congolais et la compagnie Ethiopian Airlines. Ces clauses prévoient notamment que les parts d'Ethiopian seront rémunérées en amont alors que la RDC devra attendre les bénéfices nets, tous les postes de direction seront occupés par les éthiopiens, laissant à la RDC uniquement la présidence du conseil d'administration, les avions seront immatriculés en Ethiopie alors qu'ils opèrent en RDC, privant au passage l'autorité de l'aviation civile congolaise (AAC) des revenus au profit de son homologue éthiopienne.

Bienfait Luganywa