Ceni : danger dans la composition de la Plénière !

Mercredi 2 décembre 2015 - 10:42

Dans son souci d’épargner la nation du redoutable danger qui le guette à l’horizon, le Chef de l’Etat vient de lancer le processus d’un dialogue politique inclusif. Ce dernier a l’urgente obligation d’apporter les corrections qui s’imposent au processus électoral en cours dans le pays. Ce processus va donc constituer le menu exclusif du dialogue.

 

Joseph Kabila l’a fait savoir de manière on ne peut plus claire lors de son adresse à la nation le Samedi 28 novembre. A sa suite, toute ta classe politique ne jure que par la mise en place urgente et sans condition d’un processus électoral crédible, consensuel et réaliste.

 

Toutes affaires cessantes

 

Mais voici qu’il y a une terrible menace qui piège toute la classe politique et le dialogue si elle n’est pas corrigée à temps. Cette menace risque de remettre en cause tous les efforts et sacrifices consentis par la classe politique pour un aboutissement heureux du processus électoral. Il s’agit de la composition de la plénière de la centrale électorale.

 

Structure stratégique, cette dernière, dont la mise en place a unanimement été décidée par la classe politique, répond à un critérium rigoureux en ce qui concerne sa mise en place. Précisons qu’elle est composée de 13 membres.

 

En effet, selon l’esprit et la lettre de la loi organique numéro 13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la loi organique n°10/13 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Ceni, spécialement en son article 10, la désignation des membres de la Ceni doit impérativement tenir compte du principe de la représentation des provinces. Cet article stipule : “la désignation des membres tient compte de la représentation nationale et du genre”.

 

Il se fait malheureusement que lors de la recomposition de la plénière à la faveur des changements intervenus à la tête du Bureau de la Ceni on trouve des provinces sans aucun représentant au niveau de la plénière pendant que d’autres se permettent une surreprésentation  scandaleuse.

 

C’est notamment le cas de l’ex province du Kasaï-Oriental ainsi que celle du Nord-Kivu qui ont zéro délégué à la plénière de la Ceni. Au même moment, l’ex province orientale se tape 3 représentants, suivie de l’ex Bandundu ex-aequo avec le Sud-Kivu avec deux représentants. Les autres provinces dont Kinshasa, le Kongo Central, le Maniema ainsi que les ex Katanga, Kasaï-Occidental et Equateur se contentent d’un seul représentant.

 

Or dans l’ancienne configuration, tout le monde avait droit à un seul représentant à l’exception du Bandundu et de la Province-Orientale qui en alignaient deux chacune.

 

Sous l’œil scrutateur des analystes de l’ASD le scandale a éclaté sur la place publique. Depuis, plusieurs observateurs s’interrogent sur la crédibilité d’une institution réputée capitale pour le processus électoral, mais qui va évoluer avec cette grave infirmité.

 

La situation est d’autant plus inquiétante, que ce déséquilibre provoqué par les politiciens va discréditer et décrédibiliser l’institution d’appui à la démocratie et représente à la fois un danger’ pour la jeune démocratie congolaise.

 

Il ne faut surtout pas attendre que le Chef de l’Etat, totalement absorbé dans la recherche de la solution à la crise congolaise soit obligé de s’occuper de cette grave anomalie. Le nouveau Bureau de la Ceni, dans lequel, les espoirs de la refondation du processus électoral sont placés, devra se saisir de la question toutes affaires cessantes et corriger la situation.  Ce sera là le gage, en amont, de la crédibilité de la Ceni.

 

Laisser cette question pendre jusqu’à la convocation du dialogue, serait faire preuve de mauvaise foi et pourquoi pas d’agenda caché. La plénière étant appeler à jouer le rôle plus que stratégique de contrepoids du Bureau, sa composition n’est pas une simple question facultative. Elle est plutôt une question qui touche directement à la stabilité de la nation. Raison pour laquelle l’article 10 susmentionné fait clairement obligation de veiller à la « représentation nationale » dans la composition de la Plénière de la Ceni. Dossier à suivre.

 

 

Par LP