Communiqué officiel du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable

Vendredi 5 juin 2015 - 06:15

La République Démocratique Congo et son secteur forestier sont une nouvelle fois la cible des attaques des ONG dites environnementales, cette fois-ci de la part de Global Witness (GW).

GW tente à l’évidence de casser la dynamique engagée par le gouvernement congolais pour promouvoir la gestion durable et améliorer la valorisation de ses ressources forestières.

GW reprend en cela un certain nombre de vieilles rengaines, déjà publiées maintes et maintes fois, comme l’a fait il y a quelques semaines l’ONG Greenpeace, également spécialisée dans la critique systématique des actions menées par le gouvernement de la RDC en la matière. Le Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD) a déjà eu l’occasion de commenter de telles prises de position outrancières.

GW s’en prend délibérément aux compagnies forestières détentrices de concessions qui sont pourtant engagées dans le processus de gestion durable des ressources forestières : actuellement 57 titres forestiers font l’objet de contrats de concessions et sont tous, contrairement à ce que prétend GW, dotés d’un plan de gestion validé par l’administration et d’une clause sociale cosignée par les populations riveraines.

Le MEDD s’emploie à mettre en place un cadre de meilleure gouvernance forestière, qui assure la gestion durable du patrimoine forestier et améliore la valorisation des biens et services des écosystèmes forestiers. Le chantier est vaste et s’inscrit dans la durée. Des progrès significatifs ont déjà été accomplis, notamment dans le secteur forestier industriel. Il reste beaucoup à faire, en particulier dans la structuration du secteur artisanal et la normalisation du secteur informel. Mais ceci ne semble pas intéresser GW qui préfère concentrer ses attaques sur les compagnies forestières.

GW ne parle que « des trains qui sont en retard » et jamais de l’immense majorité de « ceux qui partent à l’heure ». Il qualifie systématiquement « d’illégalités ou de violations de la loi » des infractions souvent mineures et monte en épingle les quelques situations, certes dramatiques, mais fort heureusement très rares, survenues il y a quelques années déjà, entre membres de communautés voisines, qui s’étaient placées en concurrence pour obtenir des bénéfices sociaux de l’exploitation forestière.

Dans un autre registre, GW exagère considérablement l’importance des activités du secteur forestier industriel en RDC en évoquant « l’ampleur mondiale du commerce du bois congolais ».

La réalité est très différente : le massif forestier congolais est malheureusement encore largement sous-exploité et sous-valorisé ! En effet, que sont 110 000 tonnes de bois exportés sur le marché mondial ou 25 000 tonnes sur le marché européen, comparées au potentiel de production d’un massif de 150 millions d’hectares !

GW semble s’offusquer, sans craindre d’apparaître ridicule, que des pays comme la Belgique, le Royaume-Uni ou l’Espagne importent annuellement du bois de RDC pour des montants « d’au moins un demi million de dollars » !

GW cherche clairement à instaurer un boycott des bois congolais, sous des prétextes fallacieux. Le gouvernement congolais rejette les accusations outrancières portées par GW à son encontre. Il tient à rassurer les opérateurs économiques extérieurs, et notamment ceux présents dans les pays européens à qui s’adressent les rodomontades et menaces proférées par GW.

La RDC ne saurait se contenter de flux commerciaux aussi faibles dans un secteur d’activités potentiellement porteur de bien plus de création de valeur ajoutée et d’emplois. Le gouvernement souhaite que les importations de bois congolais sur le marché européen augmentent significativement et contribuent ainsi à mieux valoriser les bois de la RDC.

Le MEDD réaffirme qu’il s’est engagé dans un processus de gestion durable et de valorisation du patrimoine forestier national, qui va contribuer au développement de la RDC et à l’amélioration des conditions de vie de ses populations, et dans lequel le secteur de l’industrie du bois a parfaitement sa place.

Enfin, il est à noter que GW insiste sur le péril de la déforestation et de la dégradation des forêts en ne pouvant s'empêcher d'en imputer une grande part de la responsabilité au secteur forestier industriel, en dépit des faibles quantités qu'il exploite.

A ce sujet, il est à noter qu’en matière de mise en œuvre du mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), la RDC est tout récemment devenue le premier parmi les 47 pays REDD+ du FCFP (Forest Carbon Partnership Facility) à avoir finalisé sa phase de préparation et peut désormais avancer dans celle d'investissement.

Une telle réussite a été saluée par tous (pays REDD+, pays donateurs, observateurs de la société civile), mais n’est apparemment pas reconnue par GW qui préfère continuer à accuser l’administration forestière et le secteur forestier industriel de la RDC sans même reconnaître leurs contributions respectives à la gestion durable des forêts, qui est pourtant, comme chacun le sait, une des composantes du « + » du « REDD + ».

Kinshasa, le 4 juin 2015

Le Cabinet du Ministre