Elections : femmes et personnes handicapées bloquées

Jeudi 10 septembre 2015 - 11:34

Selon un rapport publié à Kinshasa, la LICOPADEL dénonce les barrières à la participation de ces personnes aux échéances électorales

Avec l’appui de la Fondation internationale sur la démocratie et les élections (FIDE), MePatrick Pindu-di-Lusanga, président national de l’ONGDH » Ligue congolaise pour la paix, les droits de l’Homme et les élections » (LICOPADEL), a publié, le dimanche 6 septembre dernier dans la salle de conférences de la paroisse catholique Sainte Ritha, du quartier Pumbu, dans la commune de Mont Gafula, un rapport sur la participation des femmes et des personnes à besoins spéciaux dans le processus électoral.

Dans ce document, la LICOPADEL dénonce les barrières à la participation des femmes et des personnes handicapées aux élections en République Démocratique du Congo. Elle admet que, si quelques progrès sont notés, beaucoup d’efforts restent à faire.

Le document démontre que seuls 11% des candidats aux prochaines élections sont des femmes et que les personnes vivant avec handicap (PVH) ne sont même pas considérées dans les chiffres présentés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Le faible taux de participation de ces personnes aux échéances électorales est, selon le rapport, le fait de la violence électorale, les discriminations, le manque d’accès, l’analphabétisme etc.

Le document précise que, si elles sont candidates, les femmes et personnes handicapées ne sont pas financièrement soutenues, au mépris des dispositions prévues dans la loi électorale. Il cite le cas d’une femme handicapée qui témoigne que, chaque fois qu’elle sollicite un soutien financier au responsable de son parti, ce dernier lui demande en échange d’entretenir des relations amoureuses avec elle.

Et pourtant, la Charte africaine portant protection des droits de l’Homme des personnes handicapées stipule : » Le parti ou regroupement des partis qui inscrit 10 % de personnes ayant un handicap bénéficie d’une réduction de 30% sur les frais d’inscription. «

Le rapport affirme que ces dispositions de la Charte sus-évoquée ne sont prises en compte ni par la CENI, ni par les 2 chambres du parlement congolais, encore moins par les partis.

Pour surmonter cette difficulté et arriver à une réelle inclusion électorale des personnes handicapées, la LICOPADEL insiste sur laprise des décisions politiques, comme l’a déclaré le secrétaire d’Etat français à l’Intégration des personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, Mme Ségolène Neuville, lors de la Conférence européenne sur les élections accessibles aux personnes handicapées.

Pour sa part, la LICOPADEL tient à voir, en vertu de ces mesures politiques, les autorités compétentes faire en sorte que les espaces utilisés comme centres de vote deviennent t accessibles aux personnes à besoins spéciaux.

La LICOPADEL encourage la CENI à doter les bureaux de vote d’un personnel attentif à la situation des personnes handicapées. De son avis, ce personnel devra aider les aveugles, les sourds et les personnes ayant des déficiences physiques à remplir leur devoir civique.

Par Marcel Tshishiku