Fibre optique : un trio intraitable tient tête à l’enquête parlementaire

Lundi 25 mai 2015 - 13:21

Selon le rapport de cette enquête, ce trio comprend la société « CITCC », le ministère des Finances et la Primature

Le rapport de mission de la commission d’enquête parlementaire sur le backbone national en fibre optique atteste que les responsables de la société « CITCC », qui a construit la phase 1 de cet outil, a refusé par 2 fois de répondre à l’invitation des députés nationaux, membres de la dite commission.

Pour le backbone « Muanda-Kinshasa », la commission a constaté, d’une part, que le câble installé porte les indications « GYFTCY-24 », alors que le câble prévu dans le cahier des charges porte la mention « GYTA-24 G652D » et, d’autre part, il n’y a pas de redondance pour le réseau.

Cette commission n’a pas pu avoir d’explications sur cette situation, suite au refus de CITCC et à l’ignorance de la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT), qui prétend avoir reçu l’ouvrage déjà construit, sans possibilité de poser des questions sur son fonctionnement.

Pour sa part, le ministère des Finances, contacté pour des informations relatives au prêt d’EXIMBANK/Chine à la République Démocratique du Congo en vue de la réalisation du projet d’installation du backbone national en fibre optique, continue d’observer un silence étonnant.

Egalement approchée par les députés enquêteurs pour avoir des renseignements précis, la Primature a nié l’existence alléguée d’une structure en sein chargée de valider les paiements effectués par la SCPT dans le cadre du projet.

Elle a préféré orienté la commission vers le Bureau de coordination du backbone national basé dans l’enceinte du ministère des Postes, Télécommunications, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PT-NTIC).

En ce qui la concerne, l’opinion a les yeux tournés vers l’Assemblée nationale, que la commission d’enquête appelle à convoquer et interpeller, par le biais de sa commission permanente « Infrastructures », la société « CITCC », qui doit s’expliquer sur les malfaçons constatées ainsi que le non respect des spécifications du câble, sur les coûts du kilomètre de câble posé comparativement à ceux d’autres ouvrages du genre en Afrique, sur l’absence de redondance pour le réseau construit et sur la mise en œuvre de la phase 2 du backbone Kinshasa-Kasumbalesa. Les délégués du ministère des PT-NTIC et ceux de la SCPT seront tenus à assister à cette interpellation.

Par Marcel Tshishiku