Insécurité à Kolwezi : deux ONGDH indexent les forces de sécurité

Jeudi 21 avril 2016 - 11:34

Une commission d’enquête indépendante pour découvrir ce qui s’est passé dans le chef -lieu de la province de Lualaba et dégager ainsi les responsabilités exigée

Dans un communiqué conjoint, daté du 19 avril 2016, JUSTICIA Asbl et la Ligue Nationale Paysanne des Droits de l’Homme (LINAPEDHO),deux organi-sations non gouvernementales congolaises œuvrant pour la promotion et la protection des Droits humains basées dans l’ex-province de Katanga, se disent inquiètes de la détérioration du climat sécuritaire dans la ville de Kolwezi, chef-lieu de la province de Lualaba, principalement au quartier Hewa bora, dans la cité de Kanina le 16 et 17 avril 2016.

Selon le recoupement des informations obtenues par ces organisations, dans la nuit du 16 au 17 avril 2016, un groupe de six personnes habillées en tenue de la police nationale congolaise s’est furtivement introduit dans la maison appartenant à un certain Claude Ngoy Katunyie, habitant du quartier Kanina dans la commune de Dilala, pour y subtiliser sa moto.

Du fait d’avoir été reconnus par la victime, les bandits ont tiré à bout portant sur elle et son beau-frère Valdez Disele wa Nkulu, qui ont succombé sur place. Et ils ont imposé des rapports sexuels à son épouse ainsi qu’a sa fille âgée de 15 ans, qui sont en soins intensifs dans un hôpital de la place.

Mécontente de la recrudescence de l’insécurité et de l’inaction de la police, la population s’est accrochée avec les policiers et les militaires qui voulaient récupérer les deux corps.

Interviendront alors des tirs à balles réelles sur les manifestants. C’est donc avec l’autorisation du Gouverneur de la province du Lualaba, Muyej Mangez, qui est arrivé tardivement en provenance de Kinshasa, que les deux corps sans vie seront acheminés à la morgue de l’hôpital Mwangeji.

Huit personnes tuées

Le bilan provisoire fait état de huit personnes tuées, en ce compris, les deux corps sans vie, visiblement criblés de balles qui viennent d’être repêchés du Lac Kabongo et plusieurs blessés disséminés dans les institutions hospitalières de la ville de Kolwezi. Parmi les cadavres, 4 corps, dont celui de Kafunda Lubemba Gogo et Cédric Cedou sont à la morgue de l’hôpital du personnel de Kolwezi (HPK), 4 à la morgue de l’hôpital Mwangeji.

La justice populaire prend la place de la police

Il convient de signaler que pas plus tard que le mardi 12 avril 2016, dans le quartier précité, la population s’en est pris à un voleur en le brulant vif parce que considérant qu’en faisant appel à la police, soit qu’elle ne viendra pas soit qu’elle viendra avec un grand retard, causant ainsi un grand préjudice.

Par ailleurs, dans la nuit du 30 au 31 décembre 2015, à Luilu, une cité de la ville kolwezi, un certain Clovis Mbayo Ilunga, âgé d’une trentaine d’année, avait été assassiné par un groupe de 7 personnes dont deux policiers et cinq civils qui s’étaient introduits dans sa maison de manière ciblée, compte tenu des activités commerciales qu’il menait dans le quartier et ce en subtilisant une importante somme d’argent.

Ce comportement démontre le sentiment d’insécurité grandissante d’une population de plus en plus désespérée par l’inefficacité ou sinon la complicité des services chargés de lui assurer la sécurité. Ce qui pousse ces deux organisations à confirmer que les réformes de service de sécurité et principalement la police de proximité semble être une parfaite utopie.

Ainsi donc, JUSTICIA Asbl et la LINAPEDHO recommandent à l’Assemblée nationale et au gouvernement national de mettre en place une commission d’enquête indépendante pour découvrir ce qui s’est passé et dégager ainsi les responsabilités. Ces deux structures invitent l’auditeur militaire garnison de Kolwezi à ouvrir un dossier judiciaire contre tous les hommes en uniforme qui ont tiré à bout portant contre la population.

Par Godé Kalonji