La mauvaise foi de Kalumba aux LAC ne profite pas à Congo Airways, les Blattner se « safricassent » le ciel r-dcongolais

Vendredi 6 février 2015 - 15:14

Annoncé avec pompe pour fin décembre 2014, le premier vol de la compagnie (para)publique Congo Airways se fait toujours attendre. Dans l’entre-temps, c’est CAA, Compagnie d’aviation africaine, jouit, sur le réseau domestique, d’une position monopolistique… au point d’en abuser, foi des fins limiers du ministère de l’Economie. Le prix du billet d’avion fixé par CAA sur différentes lignes qu’elle dessert est ostentatoirement exagéré. Bahati Lukwebo s’est personnellement investi afin que la compagnie revoie à la baisse ses marges bénéficiaires. Le ministre n’a cependant les moyens de coercition.
Certes Korongo Airlines relie Kinshasa à certains chefs –lieux de l’arrière-pays, mais il n’est plus que CCA pour relier par exemple la capitale aux grands centres rurbains de l’Est du pays où les routes sont restées cahoteuses, la voie ferrée –Chemin de fer des Uélés-Fleuve, CFUF-à l’abandon. Il n’y a plus que l’avion pour désenclaver des centres d’affaires du septentrion de la Province orientale (Buta, Isiro) ou encore du dédale équatorien (Gbadolite, Zongo…). Ne disposant que de petits porteurs, d’autres compagnies de transport aérien de la place ne se limitent généralement qu’à des vols de quelques encablures de Kinshasa. Air Tropiques, par exemple, ne dessert que Matadi, Boma et Muanda. Air Kasaï… Kin Avia sont également à loger à la même enseigne. Conséquence d’un certain désordre qui gangrène l’aviation civile en RDC en commençant par la Régie des voies aériennes, RVA dont l’équipe dirigeante a monté le personnel contre toute réforme de l’entreprise, les Blattner, proprio de la CAA sont quasiment devenus du ciel r-dcongolais.

N’en faisant qu’à leur tête. Administrateur gérant de la CAA, Daniel Blattner a été convoqué, le 3 février dernier, par le ministre de l’économie pour s’expliquer sur la structure du prix du billet d’avion appliquée par la Compagnie africaine d’aviation sur les lignes domestiques. Propriétaires de Safricas, une entreprise de génie civil, les Blattner, foi de cet expert des ITPR, ne badinent jamais avec les prix…leurs factures sont toujours salées et ils vous exigent de tout liquider avant le début des travaux. Selon nos sources , le prix du billet d’avion varie entre 300 et 900 dollars selon les trajets. Pour Daniel Blattner, l’Etat r-dcongolais n’améliore guère les conditions de navigabilité dans le ciel r-dcongolais. Point de balisage dans la plupart de 52 aéroports et 175 pistes d’atterrissage que compte la République démocratique du Congo. Si bien décoller ou atterrir aux heures vespérales relèvent d’un exploit. Autres griefs, le prix du kérosène (qui représenterait jusqu’à 20 % des charges des compagnies de transport aérien ainsi que la (para) fiscalité. De tous les services d’assiette de l’Etat (dont les recettes sont généralement encadrées par la DGRAD), l’aéronautique civile est celle qui compte le plus les faits générateurs des recettes, plus d’une trentaine en tout . Certes le code des investissements accorde des facilités aux opérateurs du secteur de transport aérien en les exonérant, par exemple, du droit d’importation d’un avion de seconde main. Mais ces allègements fiscaux ont eu un effet boomerang: voilà plus d’une décennie que la République démocratique du Congo est black-listée par les instances de la navigation aérienne civile de l’Union européenne, par conséquent aucun aéronef immatricule (9-QC), en fait battant pavillon r-dcongolais n’est autorisé à voler dans l’espace de 27 pays membres de l’Union européenne(UE). Toutefois, Daniel Blattner a rassuré le ministre de l’Economie, Modeste Bahati, de sa franche collaboration pour redorer l’image ternie de la R-dC dans le domaine de l’aviation. L’Etat r-dcongolais, on le sait, n’a pratiquement plus de compagnie publique de transport aérien. Le ministre des Transport et Voies de communication, Julien Kalumba a rejeté tout plan de sauvetage, de redécollage de Lignes aériennes congolaises, LAC SA(RL). Même l’offre du personnel de l’ancienne Air-Zaïre de faire impasse sur 85 % de leurs arriérés de salaires et autres droits n’aura guère rencontré la compassion de Kalumba. Les lignes aériennes congolaises seront bel et bien dissoutes et liquidées. Et ses principaux actifs repris par Congo Airways , une nouvelle entreprise dont les statuts posent problème et en serait encore à la composition de son capital. Ethiopian Airlines aurait manifesté un certain intérêt.