Le Traité de collaboration transfrontalière du Grand Virunga signé à Kinshasa

Mercredi 23 septembre 2015 - 10:18

L’amphithéâtre de Kempiski Fleuve Congo Hôtel a servi, hier mardi 22 septembre 2015, de cadre à l’endossement du projet de Traité de collaboration transfrontalière du Grand Virunga (GVTC) sur la conservation de la faune, la flore et du développement du tourisme entre la République Démocratique du Congo(RDC), le Rwanda et l’Ouganda. Les officiels de ces trois pays, Elvis Mutiri Wa Bashara, ministre congolais du Tourisme ; François Kanimba, ministre rwandais du Commerce, de l’industrie et du tourisme ; et James Lutalo, chargé d’affaires de la République de l’Ouganda, représentant de la ministre du Tourisme, des ressources naturelles et des antiquités, Maria Mutagamba, ont signé à cet effet l’acte d’engagement à protéger et à conserver les écosystèmes ainsi que d’autres valeurs culturelles et naturelles du grand massif de Virunga.

A en croire l’hôte de cet évènement, Elvis Mutiri Wa Bashara, ce traité GVTC est un instrument légal d’une haute importance basé sur les programmes et activités touristiques exercées dans les aires protégées du paysage du Grand massif du Virunga, profitable aux pays et à tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de cet accord. « Nous l’avons conçu dans l’optique de promouvoir l’éco-tourisme qui est un des maillons importants du secteur touristique de la RDC et des pays voisins. Il profite aux populations riveraines des aires protégées en leur dotant des ressources financières de substitution. C’est le carnet de bord de la pratique du tourisme durable pour une meilleure jouissance de notre biodiversité, notre patrimoine commun », a-t-il expliqué à l’assistance.

Quant à son homologue rwandais, François Kanimba, il a salué l’aboutissement d’une approche commune exprimée depuis 10 ans par les autorités nationales des aires protégées de ces trois pays. « Les gorilles qui se déplacent sans visa dans cet espace, nous donnent une belle leçon en terme de cohabitation pacifique des peuples et leur taux de croissance dépasse le taux de croissance de la population dans la région… », a-t-il souligné.

Pour sa part, le chef de la délégation ougandaise a particulièrement salué la volonté des Etats membres qui ont apporté leur appui tant politique que technique à cette institution intergouvernementale qu’est la GVTC.

D’autres donateurs, convient-il de souligner, en l’occurrence le Département d’Etat américain/USAID, la Suède, le Royaume de la Norvège et le Royaume des Pays-Bas ont financièrement soutenu le fonctionnement du Secrétariat Exécutif de GVTC et la mise en œuvre de son Plan stratégique.

Dans ce parcours de négociation et concertations autour du Projet de Traité, a rappelé le Dr Tshibasu, secretaire exécutif du GVTC, son organisme a aussi bénéficié de l’appui technique de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). « La collaboration transfrontalière ainsi renforcée par la signature de ce Traité, poursuivra plus que jamais sa mission, dans la mise en œuvre de son Plan stratégique. C’est dans ce cadre qu’il sera organisé, en octobre prochain, un recensement des gorilles de montagnes dans le Massif du Grand Virunga. Cette opération est sous l’égide de GVTC, avec l’appui financier, technique et scientifique de ses partenaires», a-t-il révelé, avant de rappeler qu’il existe nombre de défis liés à la conservation et qu’un Etat, à lui seul, ne saurait résoudre les problèmes de braconnage, de la déforestation, de l’exploitation illégale du bois et autres types de commerce illégal, de l’insécurité dans l’espace transfrontalier, etc.

Tshieke Bukasa