Lubumbashi : les opérations de minage de l’entreprise Ruashi Mining menacent le quartier Kalukuluku

Mardi 17 février 2015 - 12:07

Dans un communiqué, African Resources Watch (AFREWATCH), une organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits humains spécialisée dans l’observation de l’exploitation des ressources naturelles basée au Katanga, déplore es opérations dangereuses de minage de l’entreprise Ruashi Mining, filiale de Jinchuan Group Limited, actionnaire unique associé à la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines).

D’après l’Ongdh, les activités de minage de cette firme ont des impacts négatifs sur les vies des habitants du quartier Kalukuluku, dans la commune de la Ruashi, à Lubumbashi. Et, cela se passe sous silence complice des autorités administratives du Katanga.
En effet, l’entreprise Ruashi Mining est implantée dans la mine de la Ruashi, connue sous le nom de Pompage, ex carrière de la Gécamines, depuis 2006.
A l’arrivée de l’entreprise, le quartier était déjà loti par !es autorités cadastrales et même habité par les populations.
Les enquêtes réalisées par l’équipe de AFREWATCH au cours du mois de janvier 2015, révèlent que les activités de minage de l’entreprise Ruashi Mining exposent les vies des habitants de ce quartier, qui sont obligés chaque mardi et jeudi entre 13h et 16h, d’abandonner par force leurs domiciles, pour se mettre à l’abri, et ce, malgré les intempéries.
Cs activités entrainent des fissures sur les murs des maisons et des percements des tôles, des perturbations du cours normal de la vie au quotidien telles que l’arrêt des activités scolaires, sanitaires et ménagères.
AFREWATCH a noté aussi qu’il existe entre l’entreprise et la population d’autres conflits.
D’après les enquêteurs d’AFREWATCH, Ruashi Mining venait de bloquer la rc.ute qui mène vers la source d’eau potable.
«Il y a environ un mois que l’entreprise a creusé une tranchée d’une profondeur d’au moins 5m et d’une largeur de 6m. Cette situation prive plus de trois mille ménages du droit d’accès à l’eau, a dit un habitant à l’équipe de recherche de AFREWATCH».
Il semble, d’après l‘Ong, que la limitation de la concession de Ruashi mining par rapport au quartier Kalukuluku pose problème.

Le code minier violé

« Actuellement, la distance entre la carrière de l’entreprise et les maisons d’habitation est approximativement de 5 mètres », explique AFREWATCH dans son communiqué.
Le constat fait par l’association est que les actes de Ruashi Mining violent l’article 279 du chapitre deuxième du code minier congolais exposant sur les relations des titulaires avec les occupants du sol qui prévoit qu’ « une mine soit à une distance minimale de 90 mètres d’une zone d’habitation et à 180 mètres des maisons occupées ».
Il est important de souligner à ce niveau que malgré la gravité des faits les démarches menées auprès de l’entreprise, des autorités communales, urbaines et provinciales par la population victime sont jusque là infructueuses, regrette l’Ong.
Ainsi, AFREWATCH recommande à l’entreprise Ruashi Mining de respecter les dispositions du code minier exigeant une distance minimale de 90 mètres séparant les sites miniers aux limites des zones d’habitation, et 180 mètres séparant les sites miniers des maisons occupées.
AFREWATCH invite Ruashi Mining à procéder à la délocalisation du quartier Kalukuluku et à initier les consultations avec les occupants et les autorités locales, urbaines et provinciales au sujet.
Par GODE KALONJI MUKENDI