MATATA PONYO EXHORTE LES OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES À INVESTIR EN RDC

Jeudi 3 décembre 2015 - 05:22

En séjour à Londres, le Premier ministre congolais prend activement part au Sommet mondial sur l’investissement en Afrique. Hier mercredi 2 décembre, Augustin Matata Ponyo a profité du panel présidentiel organisé au Central Hall Westminster pour exhorter les investisseurs à venir investir en République Démocratique du Congo.
Invité de marque à ce sommet mondial, le chef du gouvernement congolais était convié à intervenir dans ce panel axé sur le thème ’’Investir dans les générations futures : bâtir un futur durable pour l’Afrique’’. L’intervenant a tâché d’expliquer aux investisseurs présents pourquoi il faut investir en RDC.
Face à plusieurs personnalités du monde politique et économique, dont un milliers d’investisseurs présents, Augustin Matata a démontré que le Congo est une terre aux multiples potentialités. Il a souligné que le pays offre plusieurs opportunités d’investissement, notamment en matière d’infrastructures de base qui sont en pleine réhabilitation et modernisation sur l’ensemble du pays. L’orateur a rassuré que des réformes courageuses ont été prises et qu’aujourd’hui, l’économie congolaise est florissante et prometteuse.
Concernant le climat des affaires, Matata Ponyo a souligné que, grâce au leadership fort du président de la République, la RDC évolue dans un environnement des affaires de plus en plus attractif et compétitif.

LES ATOUTS D’UN PAYS AU RICHE POTENTIEL
D’après des sources concordantes, ’’la RDC a été perçue pendant très longtemps comme un pays des conflits récurrents et sans infrastructures à même d’attirer les investissements. Et pourtant, sur les trois dernières années, les flux des IDE (investissements directs étrangers) se sont élevés à 2 milliards USD chaque année, faisant de ce pays l’une des destinations privilégiées d’Afrique, la deuxième après l’Afrique du Sud’’.
"Son économie, relèvent des spécialistes, connaît un taux de croissance positive (sur la base du PIB) de 8,5% et 9,2% en 2013 et 2014, respectivement. A fin 2015, la croissance économique est estimée à 7,7%, un taux au-dessus de la moyenne africaine qui oscille autour de 5%".
"La RDC a donc de quoi faire valoir ses atouts en termes de la prospérité d’affaires, commentent des analystes. En plus, grâce au Président Joseph Kabila, le pays dispose aujourd’hui d’un leadership fort, à même de faciliter une nouvelle forme de business gagnant-gagnant".

DE MULTIPLES OPPORTUNITES POUR LES INVESTISSEURS

Face à un parterre des investisseurs, le chef de l’Exécutif congolais a insisté sur les multiples opportunités qu’offre le Congo au niveau des ressources minières, agricoles et énergétiques. A propos des ressources minières, Matata Ponyo a relevé que la RDC est un ’’scandale géologique’’, en raison de l’existence en son sous-sol de métaux rares et précieux. "A ce jour, seulement 30% des concessions minières ont été attribuées à des investisseurs pour la recherche et/ou l’exploitation", a-t-il précisé.
S’agissant du potentiel agricole, Matata Ponyo a précisé que le pays dispose de vastes étendues de terres arables et fertiles (80 millions d’hectares), de grandes réserves d’eau douce, d’une importante pluviométrie, et d’un soleil permettant de réaliser plusieurs récoltes en une année.
A propos du potentiel énergétique, il a informé les investisseurs que la RDC dispose d’un important potentiel en énergie hydraulique, évalué à environ 106.000 Mw, soit 37% du potentiel total africain et près de 6% du potentiel mondial.

DES CHANTIERS DEPLOYES A TRAVERS LE PAYS

Outre ces multiples opportunités qu’offre le pays, le Premier ministre Matata a souligné que la RDC s’est lancée dans une vaste phase d’amélioration de ses infrastructures. Dans le programme de réunification du pays par voies routières, le gouvernement, sous la houlette du chef de l’Etat, a entrepris des travaux de grande envergure.
Ainsi, les routes praticables ont été portées de 4.500 km en 2006 à près de 21.000 km en 2014. Le désenclavement des provinces, des villes et des entités a été porté de 13 % en 2006 à 45 % en 2014, l’asphaltage par an de 28 km dans les années 1960 et 1970 à 80 km en 2014.
Dans le domaine de transports, le gouvernement a procédé au lancement de la nouvelle compagnie aérienne nationale, Congo Airways. Par ailleurs, la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC) a été dotée de 38 locomotives neuves, dont 18 de la Banque mondiale et 20 du gouvernement congolais.

DES REFORMES ENCOURAGEANTES
Aux dires de Matata Ponyo, toutes ces avancées ne seront pas possibles si des réformes courageuses n’étaient pas prises. "Depuis 2001, relève-t-il, le pays s’est engagé à mettre en œuvre des réformes des régies pour une mobilisation accrue des recettes internes qui ont permis de passer de 0,3 % du PIB en 2000 à 14,4% en 2014".
"La bancarisation de la paie des fonctionnaires et corps militaires a été lancée en 2011, de même, la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics, atteste le Premier ministre. En 2011, le nombre de cas de révocations des cadres des régies financières a été revu à la hausse".

UNE ECONOMIE DE PLUS EN PLUS FLORISSANTE
"Dans le cadre de la gestion des ressources naturelles, note le chef du gouvernement, il y a eu publication de tous les contrats miniers et des ressources fiscales mobilisées au Congo, conformément au rapport ITIE de 2014. Et en ce qui concerne le climat des affaires, la RDC se trouve dans le top 10 des pays les plus réformateurs au Doing Business 2015".
"Dans le volet économique, poursuit Matata Ponyo, la RDC affiche aujourd’hui une économie florissante et prometteuse grâce à des politiques budgétaires et monétaires prudentes, menées, soutenues et mises en place par le gouvernement. Il est une évidence que le pays fait montre d’une remarquable résilience de son économie nationale aux chocs exogènes".
"La reprise de la croissance, la stabilisation du cadre macroéconomique et l’amélioration du taux d’investissement d’une stabilité macroéconomique et financière, sont autant d’évidences indéniables", reconnait le chef du Gouvernement.

LES EFFORTS DU GOUVERNEMENT
Les réformes mise en œuvre par le gouvernement pour améliorer le climat des affaires et attirer ainsi les investissements directs au pays sont légion. Entrent dans ce cadre l’interdiction de nationalisation et d’expropriation, la liberté de transfert des revenus générés, la mise en place d’un Guichet Unique de Création d’Entreprise (délai de création : 3 jours), la libéralisation du secteur des assurances et de l’électricité…
De même, la mise en place de Tribunaux de commerce et de Tribunaux du travail, la mise en place des mécanismes de sécurisation des investissements par l’adhésion de la RDC à la MIGA (Agence multilatérale de garantie des investissements), à l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation des Affaires en Afrique), à l’ACA (Agence Africaine d’Assurance) en vue d’obtenir la réduction des risques des affaires et les coûts… Dans son adresse, Matata Ponyo a aussi précisé que la RDC est membre du CIRDI (Centre international de règlement des différends sur les investissements), basé à Washington City..
Arrivé le lundi 30 novembre à Londres, le Premier ministre Matata Ponyo a reçu en audience, ce mardi 1er décembre, l’un des plus grands operateurs miniers du monde. Disposant d’importants gisements miniers en Zambie, M. Anil Agarwal a promis d’investir au pays de Joseph Kabila, dont les signaux économiques sont au vert. Yves KALIKAT