Onde de choc : Dialogue, ça passe ou ça casse !

Vendredi 4 décembre 2015 - 06:17

La première semaine du mois de décembre courant a été très riche en déclarations et prises de position politique. Côté Majorité au pouvoir, naturellement pro-dialogue, l’on a enregistré deux grandes sorties médiatiques. Le Ministre porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, a convoqué les journalistes, mercredi, pour répondre aux prélats catholiques, à l’UDPS, au G7 et à la Dynamique, tous très opposés à la révision ou modification de la Constitution. Dans la matinée de mercredi 2 décembre, le Procureur Général de la République, Flory Kabange Numbi, est sorti de son silence pour adresser une  menace à peine voilée contre tous ceux qui recourent,  très souvent,  à l’article 64 de la Constitution et promettent de battre le macadam,  pour résister aux Institutions.  La Société civile, prostituée et totalement dispersée comme à ses habitudes, adopte le reflexe de caméléon. Mais, au-delà des apparences, quelles sont les points de convergence et de divergence dans cette envolée oratoire ? Tous les Congolais veulent aller le plus vite que  possible aux élections. La question fondamentale est celle de savoir en quoi réside la stabilité du pays ? Certains avancent qu’un dialogue politique ouvert à toutes les questions serait  le meilleur  raccourci pour y arriver. Les autres soulignent, par contre,  que l’avenir du Congo est dans le respect absolu de la Constitution. De ces deux positions, découle le reste. Saïd  Djinnit, dépêché par Ban Ki-Moon, pour consulter les différentes parties prenantes,  ne saura rester indéfiniment neutre.      

Si l’on examine la plupart de déclarations politiques, faites par les acteurs politiques, toutes tendances confondues, on en arrive à la conclusion que la forme et le fond continuent à diviser. Deux points de vue sont dominants. D’une part, les inconditionnels Kabilistes qui reconnaissent au Président Joseph Kabila,  l’initiative de la convocation du dialogue. Au premier rang desquels, Lambert Mende, Ministre de la Communication et Médias. Au sein du Gouvernement de la République, il n’est talonné que par son collègue des Relations avec le Parlement, Tryphon Kin-kiey. Il n’est pas approprié, souligne Mende, d’affirmer qu’en convoquant le dialogue politique inclusif, le Président de la République serait,  à la fois « juge et partie». Il dégaine : « Le dialogue n’est pas un tribunal et n’a pas pour fonction de juger ou condamner qui que ce soit, parce qu’il ne poursuit que l’objectif de créer les conditions les meilleures pour le passage à la prochaine législature. Mende pose la question de savoir pourquoi ceux qui contestent à Kabila le droit de convoquer le dialogue, ne le convoquent-ils pas,  eux-mêmes. Selon le Porte-parole du Gouvernement, le message de la CENCO n’a rien d’une initiative spirituelle. Il y voit, plutôt, un enchevêtrement stratégique de motivations de nature spirituelle avec une activité politique susceptible d’exacerber la violence sur fond d’un commerce politicien partisan. Mende ajoute que le pays n’est pas en crise, le Président Kabila étant en plein exercice de son mandat. « Il lui reste encore une année au moins». A toutes ces réactions connues, est venue s’ajouter celle de la Nouvelle Société Civile du Congo (NSCC)  qui suggère qu’en cas de la tenue du dialogue inclusif que les participants prennent la première résolution en s’engageant de veiller à la recherche du consensus dans le respect absolu de la Constitution et à la tenue des élections de novembre 2016 ainsi que la retransmission en direct sur la chaîne nationale,  de tous les débats y afférents. La  NSCC a, par ailleurs, réaffirmé  son soutien total aux actions pacifiques planifiées par la CENCO, y compris la marche pacifique du 16 février 2016. L’ECIDE de Martin Fayulu a tenu son 1er Congrès à un moment critique de l’histoire de la RDC, un moment peu rassurant, caractérisé par l’insécurité généralisée ainsi que les angoisses liées aux menaces qui pèsent sur la stabilité des institutions de la République et donc,  sur la paix et  les perspectives de développement du pays. L’ECIDE, membre de la Dynamique de l’Opposition, n’ira pas au dialogue. Ce vendredi 4 décembre, le G7, sauf changement de dernière minute,  entre en conclave pour définir son identité, proposer un plan de sortie de crise, élaborer les stratégies de conquête du pouvoir à l’issue des élections démocratiques de 2016, arrêter les termes de référence des alliances, etc. A un moment, il faudra que l’intérêt supérieur du Congo passe avant toute autre considération, dans tous ces stratagèmes politiques. Dialogue, Constitution et élections. Voilà le trinôme sur lequel  les congolais doivent veiller, pour préserver la paix et garantir l’embellie en RD. Congo.

La Pros.