Quand PERENCO verse USD 38 millions le mois à l’Etat, le Bas-Congo doit attendre 3 mois pour percevoir USD 250.000 de Kinshasa

Mercredi 25 février 2015 - 18:56

Selon le Gouv de la BCC, Déo Mutombo, les pétroliers producteurs opérant à Muanda versent chaque mois à l’Etat quelque USD 38 millions. Certes, les cours mondiaux du pétrole sont à la baisse, autour de 60 dollars le baril. Pour autant, le Bas-Congo où extrait le pétrole, ne perçoit qu’une rétrocession de USD 250.000 tous les 3 mois!

Cette rétrocession trimestrielle a, en réalité, connu une nette augmentation, selon le gouvernorat du Bas-Congo. Et ne devrait être effective que dès mars 2015. C’est le résultat d’un laborieux plaidoyer du Gouv Jacques Mbadu auprès du Premier ministre, Augustin Matata. Les USD 250.000 devraient financer les travaux de construction de la voirie de la cité de Muanda.

La rurbanisation, passer de la vie rurale, paysanne à celle de la ville, peine à prendre de l’envol à Muanda. Voilà une bourgade au bord de l’océan promue à une destinée de cocagne…émirastesque mais soumise à une vie PPTE à cause des turpitudes de Kinshasa, de Matadi par ricochet ! Faute de la retenue à la source consacrée par la constitution, Muanda aurait tout de même jouir d’une rétrocession on ne peut plus proportionnelle à ce qu’elle produit. Son pétrole avant tout. Hélas. C’est une production globale de 9,3 millions de barils l'an dont 5,6 millions pour off-shore et 3,7 millions pour on-shore que les pétroliers producteurs exportent de Muanda. Malgré son pétrole, Muanda ne compte deux stations d’essence privées qui ferme dès 20 heures. La population se ravitaille bien souvent dans les cités frontalières angolaises. Les produits pétroliers venus de Soyo angolais s’achètent d’ailleurs chez les revendeurs à la sauvette (Kadhaffi). Ici, COHYDRO, SNEL, REGIDESO connaît pas. Et pourtant, les recettes des pétroliers producteurs inscrites dans le budget de l’Etat titillent les USD 500 millions contre des recettes internes globales de près de USD 4 milliards.

Sur terrain, en effet, PERENCO/R-dC opère à travers 3 sociétés à savoir MIOC, Muanda International Oil Company, qui exploite le pétrole en offshore, avec 2 entreprises partenaires, le Japonais TEIKOKU et une filiale du groupe formé par l’Américain CHEVRON et le français TOTAL, ODS. Cependant Muanda International Oil Company dispose des parts majoritaires, soit 50%. Sur les champs terrestres, en on shore, PERENCO exploite l’or noir à travers deux autres entreprises : PERENCO REP-qui dispose de 55% des parts- et LIREX qui détient 45% d’actions dont 15 reviennent à la Congolaise des hydrocarbures, COHYDRO. Encore actionnaire unique de la COHYDRO SA(RL), l’Etat r-dcongolais, sied-t-il de le rappeler dispose également de 20% des parts dans les sociétés concessionnaires off shore. Naturellement, la croissance des recettes des exportations du groupe PERENCO ne peut que profiter à la Congolaise des hydrocarbures, contrairement à certaines idées reçues qui, malheureusement ont fait de vieux os au sein de l’opinion publique, dans le Bas-Congo, particulièrement.

Depuis une dizaine d’années, la firme pétrolière se fait obligation d’affecter quelque Usd 210.000 chaque année, aux actions sociales dans la région de Muanda.

Pold Azafa LEVI