Le sénateur Jacques Djoli a émis mercredi 13 mai 2015 une critique très sévère contre le gouvernement du Premier ministre Matata qu’il accuse de se distinguer par sa « politique spectacle » en matière des transports en République démocratique du Congo (RDC).
« Nous devons constater que le gouvernement, qui a duré, n’a pas de politique publique en matière des transports », a-t-il soutenu dans un débat parlementaire sur la question orale adressée au ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba, par le sénateur Flore Musendu.
« S’il y a une politique publique, c’est la politique spectacle qui risque nous coûter très cher », a prévenu Jacques Djoli, ancien vice président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Le ministre des Transports et Voies de communications, c’est le maître du développement du Congo. (…). Le coût des billets, la malnutrition … c’est la conséquence du manque de politique publique de transports. C’est le constat de l’impuissance, de l’incapacité, de présentation qui ne sert à rien », a-t-il souligné.
« Condamner le reste des provinces à la préhistoire économique »
Jacques Djoli a accusé le ministre des Transports et Voies de communication d’avoir « démonté les rails d’Aketi à Bumba pour condamner le reste des provinces à la préhistoire économique ».
« On a vendu les rails en mitrailles. Ce chemin de fer faisait partie du transport multimodal. Les rails et les locomotives sont vendus comme mitrailles sans appel d’offre, sans réhabiliter les réseaux Gecamines. C’est un crime économique. Où avez-vous trouvé les 100 millions USD pour construire le marché international de Maluku ? », a fait observer Jacques Djoli.
Après avoir rappelé l’arrivée à Mbandaka du bateau ITB Kokolo « amorti et ne sert à rien s’il n’y a pas de port sur les brettelles et un chantier naval en ruines », il a interrogé : « Combien a coûté la réhabilitation de ce bateau ITB ? ».
« Le Président (de la République) a eu des problèmes avec sa révolution de la modernité, parce que la population ne voit rien. Il n’y a pas de volonté politique, s’il y a des problèmes qui se posent dans le secteur des transports en RDC. La cohérence, c’est la politique spectacle. On trouve de l’argent pour construire le siège du gouvernement. Il faut prioriser, parce que la RDC est un pays enclavé. Il faut relancer l’économie de notre pays », a insisté le sénateur Djoli.