« Aucune provision sur les crédits des élections n’a été constituée par le gouvernement » de la RD Congo, a affirmé lundi 30 novembre 2015 le ministre d’Etat en charge du Budget, Michel Bongongo, en réplique aux pertinentes préoccupations des sénateurs en rapport avec le budget de l’Etat 2016 présenté par le gouvernement Matata.
Devant les sénateurs réunis en séance plénière présidée par le speaker de la Chambre haute, Kengo wa Dondo, il révélé que « les économies sur les crédits des élections n’ont jamais été mobilisées pour constituer des réserves des exercices précédents ».
« De ce fait, la gestion budgétaire est limitée à l’année civile et les crédits ne font pas l’objet de report. Aucune provision n’a été constituée », a-t-il expliqué.
Le budget de l’Etat pour l’exercice 2016 - présenté en équilibre en recettes et en dépenses – est chiffré à 8.437,4 milliards de FC, soit 20,6 % PIB, a indiqué le ministre d’Etat au Budget.
Ce projet du budget enregistre un taux de régression de 0,7% par rapport à la loi des finances de 2015 arrêtée à 8.496, 3 milliards de FC.
Traduire en actes les recommandations formulées par les sénateurs
Le gouvernement du Premier ministre Augustin Matata entend traduire en actes les recommandations formulées par les sénateurs lors du débat parlementaire consacré au projet du budget 2016 « pour l’intérêt de notre peuple », a dit le ministre d’Etat au Budget.
L’évaluation des Cinq chantiers de la République, l’état des lieux de la mise en œuvre de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et le subventionnement accru des universités et instituts supérieurs figurent notamment parmi les recommandations émises par les sages de la Chambre haute.
« Entre 2001 et 2015, le taux d’inflation est passé de 135% à moins de 1%, le taux de croissance de -2,1% à 9,2%, le volume du budget de 62,1 milliards de FC à 8,496,3 milliards de FC et le revenu par habitant de 70 à 400 USD », a souligné le ministre d’Etat.
La RD Congo pourra atteindre « le niveau des pays à revenu intermédiaire en 2018, celui des pays émergeants à l’horizon 2030 et celui des pays développés à partir de 2050 », a envisagé Michel Bongongo, ajoutant que « le gouvernement s’attèle à diversifier l’économie et améliorer le climat des affaires dans le pays ».
En prévision du budget de l’Etat 2016, il a fait état des crédits renforcés du secteur agricole passant de 90,2 milliards de FC en 2015 à 617, 8 milliards de FC en 2016, soit un accroissement de 584, 3%.
« Ce volume financier est destiné à l’extension de Kindu, de Luiza et de Luozi. Tous les blocs des pétroles au Parc Virunga sont encore en phase d’exploitation. Le gouvernement attend les résultats de ces études pour se prononcer sur l’exploitation de ces ressources », a-t-il indiqué à la prestigieuse tribune du Sénat.
Politique salariale
La politique salariale est au centre des préoccupations du Premier ministre « La politique de rationalisation des rémunérations initiée depuis juillet 2014 sera poursuivie en 2016. Cette politique de rationalisation vise à harmoniser les différents barèmes, de manière à corriger les disparités constatées dans les rémunérations, afin d’aboutir à un barème unique et conforter la pension de retraite», a annoncé le ministre d’Etat.
Il a également évoqué le cas de l’allocation améliorée des ressources des 40% réservées aux provinces et entre les Entités territoriales décentralisées (ETD).Le gouvernement va s’appuyer sur la réorganisation des administrations provinciales pour une meilleure imputation de ces ressources.
Le gouvernement compte sur la loi sur la Caisse nationale de péréquation qui «devra permettre non seulement de mieux allouer les ressources, mais aussi de corriger les déséquilibres de développement entre les ETD.
Michel Bongongo a fait part de « la volonté du gouvernement de mettre en œuvre les mesures susceptibles d’améliorer la rentabilité de la TVA par l’acquisition des caisses enregistreuses ».