Le calme de retour à Lubumbashi après des heurts entre supporteurs de Mazembe et la police

Mardi 1 décembre 2015 - 19:22

Lubumbashi a retrouvé son calme le soir. Une bonne partie de la capitale du cuivre a été paralysée la journée par les heurts entre les éléments de la police et les supporteurs du TP Mazembe. A la base, un communiqué inexpliqué du maire de la ville, Jean Oscar Sanguza interdisant aux supporteurs de Mazembe de se rendre au stade Mazembe pour suivre la communication du président de leur club, Moise Katumbi. Le patron des corbeaux du Katanga avait prévu de s’exprimer aux fanatiques de son club au lendemain de la victoire de son équipe en Ligue des champions. Malheureusement, les adversaires politiques cherchent même à le coincer dans un terrain apolitique. La mobilisation était déjà impressionnante à Kamal city. Les éléments de la police ont placé des barricades pour empêcher aux supporteurs d’arriver au stade. En voulant trop insister, un clash s’est produit provocant des terribles échauffourées entre les forces de l’ordre stationnées au Stade TP Mazembe et les supporteurs noir et blanc.

Des blessés, on a en compté par dizaine. Les troubles ont traversé la commune de Kamalondo jusqu’à celle de Lubumbashi où le jet des pierres et gaz lacrymogènes ont poussé les responsables de boutiques et magasins à fermer rapidement. Les fans de Mazembe crient à la provocation. Le maire de Lubumbashi a exhorté aux supporteurs des corbeaux de ne pas aller au stade TP Mazembe parce que, selon lui, toutes les activités politiques, culturelles et sportives, sont interdites sauf autorisation de l’autorité. Malgré cet appel, les fans de Mazembe ont boudé l’ordre du patron de la ville parce qu’illégal. Ils ont promis d’en découdre, indique un policier. Selon le site du Mazembe, Moise Katumbi a été empêché d'accéder au stade. La direction du club a fait état des lacrymogènes, menaces et chasse à l’homme à Kamalondo. Un supporter, ajoute le site, a été battu à mort par la police aux environs du Temple des Badiangwenas. Du gaz lacrymogène, des menaces et coups de fouet même aux paisibles passants ! Les supporteurs du TPM venus assister à la séance d’entraînement ouverte à tous et les résidants des abords du stade de Kamalondo ont été dispersés par la police présente en force sur les lieux.

Le périmètre d’accès au stade étant bouclé, des milliers de supporteurs étaient à quelques kilomètres de là, attendant sans peur leur président. Certains ont été même roués de coups, arrêtés avant d’être relâchés. ‘‘Ceci afin de les dissuader de venir suivre la séance d’entraînement ouverte à tous puis l’échange avec le boss du club’’, déplore la direction du club. Les forces de l'ordre ont littéralement encerclé le stade sommant les supporteurs de quitter les lieux. Motif : ‘‘Balobi Noir et Blanc elaka awa te…’’ a lâché un policier en Lingala. Traduction : ‘‘Nous avons l’ordre de ne pas laisser passer le Noir et le Blanc…’’. Fin de citation, dénonce le club. Plusieurs sujets étaient au menu de la rencontre entre le chairman et les fans de son équipe. Un match amical était également prévu entre corbeaux retenus pour la coupe du monde des clubs de la FIFA et ceux qui viennent d’intégrer le groupe. La séance a été annoncée ouverte à tous. ‘‘Beaucoup de sujets liés à l’avenir du club devraient être traités au cours de cet entretien désormais traditionnel’’, a-t-on appris de la direction du club. ‘‘La direction du club a rappelé à tous que ce rassemblement étant apolitique, il aura bien lieu. Que tous ses supporteurs ne prêtent aucune valeur aux communiqués et informations contraires’’, avait indiqué le communiqué du club en opposition à l’interdiction de la mairie.