L’huile de palme, ça poisse, Matata n’en veut pas trop

Mercredi 19 août 2015 - 09:49

L’opinion se demande encore qu’a fait le gouvernement du maïs de Bukanga-Lonzo ? Plus de USD 80 millions ont alloués à ce projet d’industrie agropastorale. Il est aussi vrai que l’agriculture, à en croire aux montants affectés à tel ou tel projet, semble de redevenir la priorité des priorités. Le président du Sénat, Léon Kengo, n’y croit pas trop.
Dans son speech de la rentrée parlementaire de mars 2015, le président du Sénat, Léon Kengo avait déploré que les cultures pérennes étaient laissées à l’abandon, cacao, café, thé… l’huile de palme.

Tenez dans le cadre du programme du Cadre intégré renforcé, CIR, les partenaires traditionnels de la RDC dont FAO, PNUD, USAID et ONUDI soutiennent la RDC pour la relance de la production de l’huile de palme. Le projet qui commence au Kongo central nécessite 4.359.080 dollars. Alors que le CIR a décaissé plus de la moitié du montant requis, soit 2.661.080 dollars, le gouvernement r-dcongolais s’engage à ne verser que 237.000 dollars! Et c’est aux bénéficiaires de trouver le reste de l’argent. Soit 1.461.000 dollars. Qui sont-ce ces bénéficiaires ? Des petits producteurs familiaux villageois du secteur dans le bassin élaeisicole du Mayumbe, province du Kongo-Central. Il nous revient qu’à l’annonce de la contribution du gouvernement, lors du lancement du projet de relance de la culture de palmier à huile en RDC, fin juillet 2015 à Kinshasa, experts et délégués des institutions partenaires n’ont pas pu cacher leur désapprobation devant le Vice-Premier ministre en charge des PT&NTIC, Thomas Luhaka, représentant personnel du Premier ministre, Matata Ponyo.

Alors que la RDC donne à penser qu’elle accorde un grand intérêt pour l’agriculture avec de somptueuses conférences sur l’agro-business qu’elle organise chaque année, force est de constater cependant que le secteur de huile de palme qui rapporte gros à l’international, n’intéresse pas le gouvernement. Le Kongo-central, l’ex-Bas-Congo, d’où partira le projet de la relance de l’industrie huilière en RDC, comptait pourtant cinq huileries (Société Commerciale et Agricole du MAYUMBE (SCAM), Compagnie de Produits, Agriumbe, Elbema et JVL). Il n’en existe plus que de vieilles machines- d’ailleurs en partie cannibalisées- pour rappeler leur gloriole d’antan. Autant que dans l’ex-province voisine de Bandundu saucissonnées, on le sait, trois provincettes. Le Bandundu disposait de cinq grandes exploitations de palmeraies naturelles et industrielles : Plantations Lever au Zaïre (PLZ), MADAIL, Compagnie du Kasaï et de l’Equateur (CKE), la Compagnie de Commerce de Bandundu (CCB) et les Huileries et Plantations du Kwilu HPK. Ça n’est plus que du naguère. Dans la région du Kivu, note un rapport de la FEC (principal patronat r-dcongolais), les mesures calamiteuses de la « zaïrianisation » puis de la « radicalisation » ont dévitalisé plusieurs plantations de palmiers à huile dans les directions de Kamituga et de Walikale. Quelque 7 unités industrielles de production d’huile de palme étaient opérationnelles dans l’ancienne province de l’Equateur dont l’actuelle Palmeraies et huileries du Congo. L’intervention de l’Etat se chiffrerait à 0.

POLD LEVI