Opinion: 23 janvier 1968-23 janvier 2016

Mercredi 27 janvier 2016 - 11:05
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La journée nationale du sport passe dans la morosité

-Les Léopards champions d’Afrique toujours ignorés

Léopards 1968 : Débout de G à D : Ebengo Souplesse, Mwana Kasongo, Mulongo Freddy, Ngenibungi, Matumona, Kembo, Mange, Mungamuni, Président Mobutu, Kibonge, Mukombo, Kabamba, Kalala, Tshimanga, Bilengi & Muwawa

Accroupis de G à D : Nzoï (Entraineur), Muila’’Misisa’’, Saïo Mokili, Mvukani, Kidumu, Katumba, Lembi Lemons, Mbuli Paul et Kazadi

Dans l’édition du 20 janvier dernier, le Quotidien L’Avenir croyait si bien faire en interpellant le gouvernement congolais sur la date du 23 janvier où les sportifs congolais ont l’habitude de célébrer la journée nationale du sport et surtout sur la situation des anciens Léopards champions d’Afrique et mondialistes. A cet effet, ce Journal avait jugé opportun de faire revivre le passé à ses nombreux lecteurs et surtout éclairer leur lanterne sur l’historique de cette date. Point n’est besoin de souligner et d’insister ici que c’est une grande date pour le sport en République Démocratique du Congo. Dommage qu’on ait l’impression d’avoir prêché dans le désert parce que la date du 23 janvier 2016 est passée inaperçue et dans la morosité. Le comble est qu’aujourd’hui, quelques uns des héros sus évoqués sont malades ou dans une situation peu enviable. Pour besoin de la cause, l’Avenir reprend ci-dessous l’essentiel de ce qui avait été écrit sur cette date.

Origine de la fête nationale des sports

En 1968 et plus précisément en date du 21 janvier à Addis- Abeba en Ethiopie, les Léopards de la RDC battaient les Black Stars du Ghana 1-0 en finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football. But du regretté bombardier Kalala Mukendi ‘’Yaoundé’’. C’est le 23 janvier que les héros de la nation sont rentrés triomphalement au pays avec le trophée dans leur gibecière. Ces Léopards remportaient là leur premier titre. M. Joseph-Désiré Mobutu, alors président de la République, prit la décision de consacrer cette date du 23 janvier comme fête nationale des sports ou journée nationale des sports. Et depuis, chaque année en cette date, on célèbre cette fête même si certaines sont passées inaperçues et dans l’ignorance totale.

De G à D : Katumba, Tshimanga, Muana Kasongo, Mukombo, Mungamuni, Saïo Mokili, Kazadi, Mange, Muwawa, Kalala & Kabamba Nicodème

 *Une rente aux Léopards champions d’Afrique 68-74 et mondialistes

Un bienfait n’est jamais perdu, dit-on. Les Léopards champions d’Afrique 1968 et 1974 et mondialistes 1974 vont bénéficier d’une rente mensuelle de 500 dollars à chacun pour des bons et loyaux services rendus à la nation congolaise. Malheureusement, après quelques mois à peine de perception, aucun rond ne tombe plus dans leurs mains. Certains parmi eux très malades ont rendu l’âme, d’autres sont en vie par la grâce de Dieu.

En marge de la date du 23 janvier 2016, le Quotidien L’Avenir a eu le privilège d’interroger certains parmi eux de ce qu’ils en pensent. D’emblée, bon nombre parmi eux sont d’avis que cette date a perdu de sa saveur. On ne donne pas à la date un éclat particulier ou un cachet spécial. D’aucuns estiment qu’en cette date, anciens Léopards et nouveaux Léopards devraient se retrouver ensemble pour échanger d’expérience. Les vieux dévoileront aux jeunes le secret de leur réussite. On peut au besoin procéder à l’exposition des photos, à la projection des films de matches, suivre des témoignages édifiants, etc.

A voir le dénouement presque général de ces anciens Léopards, ils s’interrogent pour savoir quel péché ils ont commis pour mériter la situation qui est la leur? Sous d’autres cieux, leurs collègues sont vénérés et jouissent de l’estime et d’une considération presque générale de leurs compatriotes qui trouvent en eux des véritables héros. Puisque l’espoir fait vivre, ils sont confiants pour l’avenir. Ils souhaitent toutes les bonnes choses à leurs jeunes frères ou enfants Léopards actuels. Ils émettent un souhait, celui de voir ceux qui disposent des moyens financiers s’investir en créant des centres de formation pour jeunes footballeurs. Les talents existent en abondance dans ce pays, ils ne demandent qu’un encadrement efficient, conclurent-ils.

(Antoine Bolia)

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