POUVOIR-UDPS PRÉ-DIALOGUE : LES RAISONS DU RETRAIT DE TSHISEKEDI

Mardi 15 septembre 2015 - 07:07

De Bruxelles, Félix Tshisekedi parle de l’Arrêt de la Cour constitutionnelle qui consacre le « glissement » voulu, selon lui, par la MP ainsi que des propositions faites pour entrer au gouvernement.
On le sait, c’est depuis le dimanche 13 septembre dernier que de Bruxelles où il poursuit son séjour, le Lider Maximo de l’Udps a signé un communiqué officiel mettant fin au pré-dialogue avec le camp présidentiel de Joseph Kabila. On le sait, des rencontres avaient eu lieu à Venise en Italie et à Ibiza en Espagne entre les délégués des deux parties. Elles ont fait flop.

C’est du reste la toute première fois que Tshisekedi fait état de ces négociations. Il en explique les motivations qui sont de déterminer les termes de références d’un dialogue de la classe politique sous une médiation internationale avec comme entre autres objectifs de « promouvoir la toute première alternance démocratique et d’asseoir les bases d’un Etat de droit ».
Les chances de voir organiser un dialogue en RDC se sont-elles envolées par ce retrait de l’Udps du pré-dialogue avec le pouvoir de Joseph Kabila ? On doit répondre à cette interrogation par la négative. L’espoir pointe toujours à l’horizon. Car en parcourant le communiqué du chef charismatique de l’Udps, on se rend bien compte qu’il ne ferme pas du tout toutes les portes, du moins en rapport avec ce forum.
Autrement il n’aurait pas lancé un message pathétique aux « forces sociales et politiques acquises au changement de se joindre » à lui pour poursuivre les objectifs recherchés au travers du dialogue. Trois objectifs. Il y a d’abord l’organisation d’un processus électoral crédible et dans un climat apaisé.

ELABORATION D’UN CALENDRIER ELECTORAL QUI TIENT COMPTE DES DELAIS CONSTITUTIONNELS
Ensuite l’élaboration d’un calendrier consensuel et qui tienne compte des délais constitutionnels. Et enfin le transfert pacifique du pouvoir dans le respect de l’expression du peuple congolais. Des objectifs que ne peuvent repousser tous ceux qui sont soucieux du bien-être des Congolais.
Ce bien-être passe obligatoirement par la tenue des élections crédibles et dans un climat apaisé, ce qui conduit à une passation des pouvoirs dans la concorde et non dans des conditions troubles. Nul doute que même le front anti-dialogue mené par le Mlc, l’Unc et ECIDE ne peuvent y trouver à redire.
Leur crainte d’un éventuel glissement consacré par un dialogue n’a plus de raison d’être. Car l’Udps rappelle sa conditionnalité de toujours qui est le respect des délais constitutionnels. Quant aux raisons de ce retrait, le communiqué n’en dit mot. C’est Félix Tshisekedi, secrétaire national aux relations extérieures de l’Udps qui vient lever un coin du voile.
Il soutient que deux éléments sont à la base du retrait de l’Udps. Il s’agit de l’Arrêt de la Cour constitutionnelle qui, à ses yeux, consacre le glissement et qu’il considère comme un coup fourré de la MP. Pour lui, tout au long des ces pré-négociations, le pouvoir ne recherchait que la stratégie à mettre au point pour aller au glissement en faisant porter le chapeau à l’Udps.
Ils ont échoué, assure-t-il, car l’Udps n’encouragera jamais un glissement de la mandature actuelle. La deuxième raison donnée par le secrétaire national aux Relations extérieures de l’Udps est liée aux propositions faites par le camp présidentiel d’enter dans un gouvernement d’union nationale.

IL Y A DES ACQUIS QU’IL FAUT PRESERVER
Une transition de plus. Cela l’Udps ne peut l’accepter et l’a rejeté, dit Félix Tshisekedi. A la MP, c’est Serge Kadima, cadre du PPRD qui donne de la voix. Il appelle l’Udps à revenir sur sa décision car il estime lui que les deux parties étaient déjà allées très loin. Il y a déjà des acquis qu’il faut préserver dans l’intérêt de la patrie.
Le dénominateur commun, c’est la patrie. La route était déjà bien sarclée, selon lui. Car quand on vient à ce genre de négociations politiques, les deux parties viennent toujours avec des positions diamétralement opposées. C’est au fil du temps qu’on rapproche les vues. Ils avaient déjà réussi cet exploit.
Quant à la proposition de voir l’Udps entrer dans un gouvernement d’union nationale pour une transition, l’élu du PPRD pense que tout est matière à discussion. C’est pour cela qu’on négocie. Il appelle l’Udps à revenir à de bons sentiments et reprendre le chemin du pré-dialogue.
Comme on le voit, les positions exprimées par les un set les autres ne sont pas aussi irréconciliables qu’on puisse le penser. Loin de là. Après ce pré-dialogue pouvoir-Udps, chaque camp sait au moins ce que l’autre recherche. Ce qui est un motif pour appeler de tous les vœux la tenue d’un dialogue inclusif aux objectifs définis dans la communiqué de Tshisekedi Wa Mulumba.
Car il ne faut pas perdre de vue que le calendrier électoral global de la CENI avait bien implosé avant l’Arrêt de la Cour constitutionnelle. Au 25 octobre prochain, la Centrale n’allait organiser aucun scrutin car elle n’a rien préparé. La classe politique doit mettre en place les conditions requises pour l’élaboration d’un calendrier électoral consensuel respectant les délais constitutionnels. C’est ici où chacun doit mettre de l’eau dans son vin. Dans l’intérêt du seul peuple congolais. KANDOLO M.