RDC : Le taux de croissance établi à 8,4 % au 30 juin 2015

Vendredi 4 septembre 2015 - 06:44

Le taux de croissance de la République démocratique du Congo (RDC), projeté à 10,4% en 2015 contre 8,9 % en 2014 et 8,5% en 2013, s’est établi à « 8,4 % au 30 juin 2015 ». La Banque centrale du Congo avait annoncé « un taux de croissance de 10% pour 2015 ».

La Troïka stratégique, réunie lundi 31 août 2015 à l’Hôtel du gouvernement sous la présidence du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, justifie cette « baisse » du taux de croissance par la « chute des prix des minerais » et des « hausses substantielles des produits pétroliers » sur le marché international.

« Tendance baissière »

« Au 27 août 2015, le prix du cuivre a franchi le plancher de 5.000 USD. En effet, la tonne métrique du métal rouge s’est vendue à 4.958,0 USD, perdant ainsi 0,96% de sa valeur, par rapport au 5.102,50 USD d’une semaine avant », a-t-elle constaté.

Elle a aussi noté que, « pour ce qui est de l’or, après deux semaines d’embellie, son prix a de nouveau entamé la tendance baissière : l’once s’est échangée à 1.119,0 USD contre 1.147,70 USD, soit un recul de 2,50% » tandis que « le prix du cobalt poursuit son maintien à 30.002,08 USD ».

« Les produits pétroliers, à la date du 28 août 2015, ont enregistré des hausses substantielles de leurs prix sur les deux marchés. A Londres, le baril est passé de 46,41 USD à 49,91 (7,54%) ; et sur le marché de New York, il a rebondi de 40,24 USD à 45,25 USD (12,45%) », précise la Troïka stratégique dans un communiqué officiel.

Réserves internationales pour 6,57 semaines d’importations

Le même document renseigne que « les prix des produits agricoles ont, quant à eux, affiché des baisses sur toutes les principales spéculations suivies, comme suit: a) riz : 11,23 UD/tonne (-4,39%) ; b) blé : 485,00 USD/tonne (-3,84%) ; c) maïs : 133,46/tonne (-1,82%) ».

« Au niveau national, il est observé des tendances stables de principaux indicateurs macroéconomiques, de manière suivante :

- Le taux d’inflation hebdomadaire était à 0,013% (-0,002). En cumul annuel, le taux d’inflation a atteint 0,453%. Les projections du taux d'inflation en annualisé se situent à 0,674% pour un objectif de 3,5%.

- Le marché de change, au 28 août 2015, est resté stable, avec une légère dépréciation de 0,11% sur les deux segments, affichant des taux de change de CDF 933,00/USD au parallèle, et CDF 926,48/USD à l’interbancaire.

- Les réserves internationales, au 27 août 2015, sont à 1.592,96 millions USD, équivalent à 6,57 semaines d’importations des biens et services.

- Le taux directeur de la Banque centrale du Congo reste à 2%.

Le compte général du trésor présente, au 28 août 2015, un déficit de 115,62 milliards CDF, provenant des recettes de 218,25 milliards CDF, et des dépenses de 333,87 milliards CDF ».

La Troïka stratégique conclut qu’« en cumul annuel, le compte général du Trésor affiche des marges positives de 58,17milliards CDF ».

Optimisme et crainte en début d’année

Le gouvernement congolais et le Fonds monétaire international (FMI) avaient affirmé en début d’année que « l’économie de la RDC devra atteindre 10,4% de taux croissance en 2015 ».

Dans son rapport mensuel de janvier, le Fmi avait projeté que « l’économie mondiale devrait croitre à 3,5% en 2015 contre 3,3% en 2014, celle de la RDC devra atteindre 10,4% de taux de croissance contre 8,9 en 2014 ».

« Cette croissance est soutenue, à l’international, par la baisse des cours du pétrole qui a favorisé la demande internationale et au plan national essentiellement par le secteur extractif », avait-il expliqué, disant toutefois « craindre pour l’incertitude des prix du pétrole qui pourrait remonter brutalement et changer toutes les données ».

De son côté, le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo qui avait inscrit la question de la croissance de la RDC à l’ordre du jour de la première réunion du Comité de politique monétaire, estimait que « d’autres risques peuvent aussi constituer un obstacle à a croissance ».

Il avait cité « l’évolution du cours de pétrole, la productivité économique de la Chine, le cours du cuivre qui a enregistré un recul de 15% entre décembre 2014 et janvier 2015 ».

Le 30 décembre 2014, la BCC avait que « l’économie de la RDC a enregistré un taux de croissance de 8,9 % en 2014, un taux de croissance supérieur à la moyenne africaine estimée à environ 6% ».

« La vitalité de la croissance en RDC résulte essentiellement des performances du secteur primaire. La contribution de ce secteur dans la croissance congolaise a été de 46,2%, avec une part de 37% pour la branche +extraction+ qui comprend notamment les activités minières », avait-elle esxpliqué.

Prudente, elle avait plaidé pour une « diversification de l’économie congolaise ».

« La dynamique de la croissance continue de dépendre essentiellement des perspectives de l’activité dans le secteur minier. A cet effet, il est impérieux qu’une politique de diversification économique soit menée afin de parvenir, à terme, à une croissance multipolaire à même de renforcer la résilience de l’économie nationale aux chocs externes, en réduisant particulièrement son exposition à la variation des cours des matières premières sur les marchés internationaux », avait insisté le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo.

Après avoir indiqué que « la BCC s’est appliquée à préserver la stabilité de la monnaie nationale et celle du secteur financier », il s’était réjoui du fait qu’« en 2014, les prix à la consommation n’aient enregistré qu’une hausse de 1,04% contre une moyenne de 6,7% pour l’Afrique Subsaharienne ».

Deogratias Mutombo avait par ailleurs signalé qu’« au sein de la Banque centrale, d’une manière globale, l’année 2014 a été marquée par l’effritement des recettes qui s’est traduit par des sérieuses difficulté de trésorerie ».

« En ce qui concerne les recettes, l’amenuisement a découlé essentiellement de la réduction du montant versé par le gouvernement à la banque centrale au titre des intérêts sur la créance et à la baisse significative des produits de change tenant à la mise en application de certaines mesures phares du projet de dédollarisation de l’économie nationale », avait-il déploré.

En tout état de cause, avait-il ajouté, « pour bien jouer son rôle, la Banque centrale doit disposer des moyens financiers conséquents ».

« 63% de la population congolaise sous le seuil de la pauvreté »

Le 9 juillet 2014, la porte-parole de l’équipe-pays des Nations unies en RDC, Geneviève Delonois, avait révélé à Kinshasa que « 63 % de la population congolaise vit sous le seuil de la pauvreté ».

Elle avait annoncé ce chiffre au moment où intervenait l’évaluation de la 2ème revue annuelle du Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté de deuxième génération (DSCRP II) et du Programme d’action du gouvernement.

« Le défi reste immense car les fruits de la croissance ne sont pas encore perçus par les populations congolaises dont 63% vivent encore sous le seuil de la pauvreté. Le taux de mortalité maternelle et infantile reste très élevé et le climat des affaires décourage les investisseurs du secteur privé », avait déclaré Geneviève Delonois.

Cependant, avait-elle fait remarquer, « la RDC a enregistré des résultats encourageants en 2013 dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la parité et du genre ».

« Un cadre de concertation entre le gouvernement, les partenaires sociaux et le secteur privé ainsi que le partenaire technique et financier, la revue annuelle du DSCRP vise à mesurer les progrès et les résultats tangibles sur les populations en matière de développement humain durable, de création d’emploi, de réduction de la pauvreté et de croissance », avait précisé Geneviève Delonois.

Pour l’année 2014, le DSCRP II devait « analyser les dynamiques sociales et économiques dans 9 secteurs ».

« La croissance économique ne profite pas à toute la population »

En visite en RDC du 5 au 7 mars 2015 en RDC, le premier directeur général adjoint du FMI, David Lipton qui avait salué « l’état de l’économie congolaise, notamment sa croissance », avait estimé que « cette croissance, pour le moment, ne bénéficie pas à toute la population ».

« Le gouvernement a considérablement bien réussi à stabiliser l’économie du pays. Il y avait autrefois-environ une dizaine d’années- une très forte inflation qui a été maîtrisée, ramenée à des chiffres très bas. Le taux de change est resté stable ces trois dernières années. La croissance a atteint un taux de 9% », avait-il relevé.

Invitant le gouvernement congolais à « élargir les bienfaits de cette croissance à toute la population », il lui avait recommandé de « créer une marge de manœuvre dans son budget de façon à pouvoir construire les infrastructures dont il a besoin, de façon à pouvoir investir dans les secteurs de l’éducation et de la santé ».

« Ce sont des choses qui ne vont pas se faire du jour au lendemain. Ça représente un défi véritablement important qui est celui de transformer la richesse minérale de ce pays en une prospérité partagée par tous. C’est un grand défi et nous sommes prêts au FMI à aider le pays à le relever », avait conclu David Lipton.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

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TROIKA STRATEGIQUE DU LUNDI 31 AOUT 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 35/08/15

I. PREAMBULE

Son Excellence Monsieur le Premier ministre a présidé, ce lundi 31 août 2015, de 07 heures 00’ à 08 heures 05’ à l’Hôtel du Gouvernement, la trente-cinquième réunion de l’exercice 2015 consacrée au suivi de la situation économique, financière et sociale du pays.

Outre le Premier ministre, y ont pris part :

- Le Ministre d’Etat, Ministre du Budget ;

- Le Ministre des Transports et voies de communication, faisant l’intérim du Ministre l’Economie nationale ;

- Le Vice-ministre des Finances ;

- Le Vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo ;

- Le Directeur de cabinet du Premier Ministre, rapporteur.

II. POINTS A L’ORDRE DU JOUR

Les trois points ci-après ont été traités au cours de la réunion :

a) L’évaluation des recommandations de la réunion du lundi 24 août 2015 ;

b) La synthèse de la situation économique et financière internationale et nationale au 28 août 2015 ;

c) Les dossiers spécifiques.

1. Evaluation des recommandations de la réunion du lundi 24 août 2015

Sur les sept recommandations formulées au cours de la réunion du lundi 24 août 2015, cinq ont été réalisées conformément au délai imparti. Tandis que les deux autres sont en cours d’exécution suivant leurs échéances.

2. Synthèse de la situation économique et financière internationale et nationale au 28 août 2015

La Banque africaine de développement (BAD) a publié un rapport consacré aux femmes et au secteur de l’agriculture en Afrique.

D’après ce rapport intitulé « Empowerment of African Women through Equitable Participation in Agricultural Value Chains », les pays africains devront promouvoir l’autonomisation des femmes, notamment par la voie de leur intégration au niveau des chaînes de valeurs agricoles.

Pour cela, la BAD a formulé trois grands domaines de recommandations, à savoir :

i) augmenter le nombre d’agro-entrepreneurs à grande échelle pour faciliter l’accès des femmes au financement et à la formation ;

ii) améliorer la productivité des femmes en faisant qu’elles deviennent des copropriétaires ;

et iii) accroître l’accès des femmes aux marchés par la production et la commercialisation des produits destinés à usage féminin.

Concernant la RDC, il est à noter que dans le cadre de la mise en place en cours des parcs agro-industriels sur le territoire national, il est développé une stratégie spécifique visant la promotion de l’entreprenariat féminin.

Au 27 août 2015, le prix du cuivre a franchi le plancher de 5.000 USD. En effet, la tonne métrique du métal rouge s’est vendue à 4.958,0 USD, perdant ainsi 0,96% de sa valeur, par rapport au 5.102,50 USD d’une semaine avant.

Pour ce qui est de l’or, après deux semaines d’embellie, son prix a de nouveau entamé la tendance baissière. L’once s’est échangée à 1.119,0 USD contre 1.147,70 USD, soit un recul de 2,50%. S’agissant du cobalt, son prix poursuit son maintien à 30.002,08 USD.

Les produits pétroliers, à la date du 28 août 2015, ont enregistré des hausses substantielles de leurs prix sur les deux marchés. A Londres, le baril est passé de 46,41 USD à 49,91 (7,54%) ; et sur le marché de New York, il a rebondi de 40,24 USD à 45,25 USD (12,45%).

Les prix des produits agricoles ont, quant à eux, affiché des baisses sur toutes les principales spéculations suivies, comme suit: a) riz : 11,23 UD/tonne (-4,39%) ; b) blé : 485,00 USD/tonne (-3,84%) ; c) maïs : 133,46/tonne (-1,82%).

Au niveau national, il est observé des tendances stables de principaux indicateurs macroéconomiques, de manière suivante : - Le taux d’inflation hebdomadaire était à 0,013% (-0,002). En cumul annuel, le taux d’inflation a atteint 0,453%. Les projections du taux d'inflation en annualisé se situent à 0,674% pour un objectif de 3,5%.

- Le marché de change, au 28 août 2015, est resté stable, avec une légère dépréciation de 0,11% sur les deux segments, affichant des taux de change de CDF 933,00/USD au parallèle, et CDF 926,48/USD à l’interbancaire.

- Les réserves internationales, au 27 août 2015, sont à 1.592,96 millions USD, équivalent à 6,57 semaines d’importations des biens et services.

- Le taux directeur de la Banque centrale du Congo reste à 2%.

Le compte général du trésor présente, au 28 août 2015, un déficit de 115,62 milliards CDF, provenant des recettes de 218,25 milliards CDF, et des dépenses de 333,87 milliards CDF.

En cumul annuel, le compte général du Trésor affiche des marges positives de 58,17milliards CDF.

3. Dossiers spécifiques

a) Situation de la paie

Au 27 août 2015, la paie du mois a été exécutée à 85%. En ce qui concerne les territoires bancarisés, les banques intervenantes projettent la clôture des opérations de paie avant la fin de la semaine en cours.

Poursuivant le processus de bancarisation, le Ministère du Budget a bancarisé plusieurs services et primes jadis payés par attestation.

b) Mesures de mitigation des effets des baisses des cours des matières premières

L’année 2015 est marquée, dès le début, par des baisses continues des cours des matières premières dont dépend étroitement l’économie congolaise. Il s’ensuit des conséquences directes sur le niveau des recettes publiques qui n’ont cessé de décroitre concomitamment.

Aussi, pour faire face à cette situation, il a été demandé l’élaboration d’une note stratégique portant sur des mesures d’atténuation des impacts budgétaires de cette situation.

Ladite note fera l’objet d’une réunion spéciale de Troïka stratégique en vue de lever des options idoines.

III. RECOMMANDATIONS

Sept recommandations ont été formulées au cours de la réunion de la Troïka stratégique de ce lundi 31 août 2015.

LE SERVICE DE PRESSE DE LA PRIMATURE