Rébellion consommée au sein de la MP : le G.7 s’érige en plate-forme

Vendredi 18 septembre 2015 - 12:45

Au cours d’un point de presse qu’il a animé hier jeudi 17 septembre 2011 au fleuve Congo Hôtel, le doyen des frondeurs, Charles Mwando Nsimba, a annoncé officiellement la naissance d’une nouvelle plate- forme dans l’univers politique congolais, dénommée « G7 », tout en prenant acte de son exclusion et de celle de ses compagnons de lutte par le Bureau Politique de la Majorité Présidentielle.

Alors que son bureau au Palais du peuple était scellé depuis hier jeudi dans la matinée, Charles Mwando Nsimba a annoncé également sa démission de son poste de 1er vice-président du Bureau de l’Assemblée Nationale. Ce vieux routier de la scène politique a rappelé avoir décliné l’offre d’intégrer le gouvernement NGUZ, dans les années ‘90 sous l’ère Mobutu, et souligné que rien ne pouvait l’intimider dans l’affirmation de ses convictions politiques.

C’est en âme et conscience qu’il a saisi son courage à deux mains pour signifier, avec le maximum d’élégance, sa démission au speaker de la chambre basse, à travers une correspondance rédigée et déposée selon les règles de l’art.

Le président de l’UNADEF n’était pas seul dans ce premier face à face G7 avec la presse. Il était accompagné de ses partenaires politiques, notamment le président de l’ARC, Oliver Kamitatu, fraichement révoqué à la tête du ministère du Plan, du président de l’ADP, Christophe Lutundula Apala, du président du PDC, José Endundo Bononge et Banza Maloba, président de l’ACO.

Il convient de signaler que Gabriel Kyungu wa Kumwanza (Unafec) et Pierre Lumbi (MSR) s’étaient fait représenter par de hauts cadres de leurs partis.

Dans leur coup de gueule, ces frondeurs de la Majorité Présidentielle ont, comme un seul homme, appelé toutes les forces vives de la Nation à se joindre à eux dans un front commun, pour protéger la Constitution et les valeurs de la République.

Ils ont déploré le fait que la réunion du Bureau politique de Majorité, convoquée le mercredi 16 septembre pour débattre des questions soulevées dans leur lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat le 14 septembre, s’est plutôt transformée à un procès politique, sanctionné par un réquisitoire cicéronien.

« Face à cette dérive, nous avons levé l’option de claquer la porte », a déclaré Mwando Nsimba au nom de ses pairs.

Intervenant peu après, Olivier Kamitatu a, pour sa part, invité les cadres de son parti (ARC), encore présents dans les institutions de République (Sénat, Assemblée Nationale, Gouvernement, CENI) de faire le choix, en âme et conscience, entre les valeurs républicaines et les avantages matériels liés à leurs fonctions.

Lutundula dénonce l’extorsion

Christophe Lutundula a dénoncé, quant à lui, des cas d’extorsion et d’intimidations dont lui-même et ses camarades sont victimes de la part des services de sécurité, depuis leur fronde. L’ancien 1er vice-président de l’Assemblée Nationale a fait savoir que les matériels de sa radio communautaire « Owoto » de Katakokombe ont été confisqués par un agent de l’ANR pour les ramener à Lodja.

Il a demandé à ses anciens compagnons de la Majorité Présidentielle de ne pas confondre l’exclusion avec l’extorsion.

Pour appuyer son camarade, Olivier Kamitatu a également fait état de la visite, de sa résidence ainsi que de celles des autres dissidents par des agents de sécurité. L’ancien ministre du Plan a signalé la mesure du gouvernement de retirer les gardes commis à sa sécurité ainsi que celle de ses autres camarades, principalement l’ancien Conseiller du Chef de l’Etat en matière de sécurité, Pierre Lumbi, dont la maison a fait l’objet d’une fouille systématique.

« En dépit de toutes ces intimidations, nous continuerons à défendre nos convictions », a affirmé le président de l’ARC.

Il faut noter quelques députés des partis politiques dirigés par les frondeurs ont répondu à l’appel, notammrnt Konde Vila Kikanda, Molisho, Muhindo Nzangi, Yves Mobando). C’était pour eux une manière de témoigner leur solidarité à leurs leaders.

On note que les frondeurs du G7 et leurs anciens compagnons au sein de la Majorité Présidentielle se regardent désormais en chiens de faïence. La rupture est consommée entre les « frères ennemis » de la famille politique du Chef de l’Etat. L’Arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle sur la saisine de la CENI est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Les frondeurs ont perçu dans ledit Arrêt une énième tentative de violation de la Constitution votée par referendum en décembre 2005 par des millions des Congolais avant d’être promulguée le 18 février 2006 par le Président de la République.

Le G7 a dit non à toutes les velléités de glissement ou de tripatouillage de la foi fondamentale, fruit d’un consensus obtenu après une période de crise politique chronique connue par la République Démocratique du Congo.

ERIC WEMBA