Ruberwa invite les politiques à se surpasser, Clément Kanku appelle à la libération des détenus politiques

Vendredi 5 juin 2015 - 12:21

Le président du Rassemblement des congolais pour la démocratie (RCD), Me Azarias Ruberwa Manywa, reçu par le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange hier jeudi 4 juin 2015 dans le cadre des consultations présidentielles initiées par ce dernier, a invité l’ensemble de la population congolaise, à desentimentaliser la question du dialogue pour l’intérêt générai du pays, précisant qu’il y a une nette différence entre le dialogue et les concertations nationales qui ont eu lieu dernièrement à Kinshasa.

Selon Azarias Ruberwa, le RCD reste convaincu sur la nécessité d’avoir un dialogue au pays étant donné qu’il y a des questions qui ne peuvent pas être réglées sans communication et sans dialogue politique. Il fait allusion au dossier lié au cycle électoral qui compte 7 élections allant du mois d’octobre 2015 à novembre

2016. Raisonnablement, il est impossible de tenir un tel cycle électoral par rapport au facteur temps et au facteur budget, mais aussi à cause des tensions qui peuvent résulter de toutes ces élections, et qui risquent d’être à la base d’énormes crises politiques au pays. Il ya également le problème lié au découpage territorial.

A ce sujet, dit-il, on a pas encore mise en œuvre les nouvelles provinces depuis 2006. Entretemps, il faut disposer au cours de ce mois de juin, de ces nouvelles entités administratives. Ce qui n’est pas possible.

D’autres questions sont liées au débat relatif au respect ou non de la constitution, notamment par rapport à élection présidentielle ainsi qu’à l‘actualisation du fichier électoral par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante). Pour toutes ces raisons, le RCD considère que le dialogue politique entre tous les acteurs concernés, est la bienvenue. Il n’est pas à confondre avec les concertations nationales qui se sont justifiées à l’époque, avec des résolutions qui doivent être mises en œuvre. Malheureusement, ces concertations n’ont pas débouché à l’apaisement du climat politique, pour éviter des tensions et des guerres comme c’est le cas au Burundi.

De ce qui précède, Azarias Ruberwa reste convaincu que la finalité du dialogue, c’est d’organiser un cycle électoral réaliste. Pour cela, il propose que certaines élections soient reportées jusqu’en 2017 et 2018, notamment celles dont la non tenue n’offense pas la constitution. Le dialogue constitue donc pour le RCD, une culture et évitera au pays des troubles intitules. “Notre pays en a tenu plusieurs, notamment à Antananarivo à Coquilathville, à Sun City, à la Conférence nationale souveraine… D’où, il n’est pas moins démocratique de faire des dia logues. C’est plutôt de la grandeur, pour essayer de décrisper le climat politique en cas des divergences », a soutenu Azarias Ruberwa, invitant les congolais à desentimentaliser la question du dialogue et de s’y engager sur base des principes et des valeurs, pour l’intérêt de la nation. « S’il y a des craintes même sur le dépassement du délai constitutionnel, il n’y a pas meilleur endroit de le dire qu’au cours d’un dialogue », conclut-il.

L’honorable Clément Kanku Bukasa qui a conduit une délégation de son parti politique Mouvement pour le renouveau, a déclaré avoir insisté auprès du Chef de l’Etat, sur le respect de la constitution. A l’en croire, les concertations initiées par Joseph Kabila, n’ont pas pour finalité de comploter contre la république, mais plutôt pour construire. Pour ce faire dit-il, le dialogue est une vertu dans une démocratie. “ Aussi insistons- nous sur l’inclusivité de ce dialogue, au risque de revenir à la case de départ”, explique-t-il, rappelant la position du Mouvement pour le renouveau, notamment la publication d’un calendrier consensuel par la Ceni et la libération de certains opposants politiques qui croupissent en prison, afin de décrisper le climat politique. Mêmement pour la réouverture des médias qui sont proches de l’opposition fermées depuis plusieurs mois. A ce sujet, un mémo a même été déposé au Chef de l’Etat.

A une question de savoir comment obtenir le consensus, Clément Kanku affirme que la question du consensus n’est pas une nouveauté. Plusieurs débats ont même eus lieu au sein de l’opposition politique au sujet de la tenue de ce dialogue. Pour ce faire, il y a lieu d’impliquer tout le monde. Sinon, à quoi bon se retrouver dans cette rencontre sans les autres, surtout que plusieurs préoccupations de l’opposition sont restées pendantes. “ Nous allons donc militer pour l’implication de tous les autres collègues dans ce dialogue qui pourra aboutir à des issus favorables pour le pays “, a-t-il déclaré.

Par José Wakadila