Transport urbain:Malaise profond chez TRANSCO

Mercredi 10 juin 2015 - 11:58

Il y a une terreur dans cette entreprise publique de transport urbain instaurée par le Dg ai Michel KirumbaKimuha

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme(VSV) a organisé le lundi 8 juin dernier une tribune d’expression libre en faveur des 42 agents révoqués de la société publique de transport du Congo(TRANSCO).

Dans leurs interventions, DoboEsuka du service social et Jean Ket Mabiala du service commercial ont fait part de la mauvaise gestion de cette entreprise par le comité de gestion intérimaire de TRANSCO, que dirige Michel Kirumba.

Les Kinois, qui se trouvaient confrontés à un sérieux problème de transport, avaientsalué et encouragés les efforts du Gouvernement congolais à répondre aux besoins de transport en commun des Kinois en créantune entreprise équipée de bus modernes faisant la fierté de la RDC. Mais à ce jour, un malaise profond règne chez TRANSCO, avec le licenciement de 42 agents au motif de restructuration de l’entreprise.

Au cours de cette tribune d’expression libre, ces agents ont dénoncé la terreur instauréeau sein de cette entreprise par le Dg ai, allant jusqu’à créer sa propre police secrète pour dénicher tout agent qui s’opposerait à sa manière de gérer cette société.

DoboEsuka et Jean Ket Mabiala déplorent le silence coupable du ministre des Transports et Voies de Communication dans ce climat de terreur installé chez TRANSCO, où les agents sont arrêtés, ligotés et emmenés aux services de Sécurité dont l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) et la Détection militaire des actes anti patrie (Demiap).

» Chaque jour, nous sommes harcelés, nous recevons des messages d’intimidations et menaces de mort de la part du Dg ai de TRANSCO « , a affirmé Jean Ket Mabiala. Ce dernier dénonce le clientélisme et le népotisme instaurés dans cette société par le DG ai qui se croit seul maitre à bord de cette entreprise publique.

Genèse

Tout a commencé lorsque les agents avaient organisé dernièrement une grève, accusantle N°1 de TRANSCO de mettre en place un nouvel organigramme trop chargé, avec des postes pirates sans » job description « .Depuis ce mouvement de grève, l’équipe dirigeante de l’entreprise a procédé à des engagements et promotions fantaisistes basées sur le népotisme et le clientélisme.

Ce qui se confirme par le comportement du DG aiqui a procédé aux révocations des agents sans respect des procédures et règles du Code du travail. Ainsi, le Dg ai a notamment procédé à la révocation de 42 agents après que certains d’entre eux aient été interpellés par des services de renseignements,après avoir été accusésd’être les instigateurs de la grève.

C’est ainsi que les agents licenciés sollicitent l’implication personnelle du chef de l’Etat pour sauver TRANSCO, au risque, selon Mabiala, de suivre les traces de STUC,GESAC et CITY TRAIN. La société dispose de plus de 500 bus, mais ces agents signalent que 20 bus sortent chaque jour sans être identifiés par les services du mouvement de TRANSCO. Et l’argent entre dans des pochesinconnues.

Les ordres du ministre Justin Kalumba ignorés

L’espoir des agents grévistes reposait sur la rencontre entre ministre de tutelle, Justin Kalumba, et la délégation des agents grévistes. Des pistes de solutions ont été évoquées comme l’annulation définitive du nouvel organigramme et de ses postes, en conservant l’ancien organigramme et chaque agent à son ancien poste.

Au cours de cette rencontre, il a aussi été convenu de maintenir laRaw Bank comme unique banque où doit être versées les recettes de TRANSCOainsi quele payement de ces agents.

Il a encore été arrêté qu’il n’ait pas de révocation à cause de la grève, sans oublier l’installation du Conseil d’administration et d’une commission d’audit.Les deux parties s’étaient par ailleurs convenues pour une augmentation de 15. 000 FC comme prime d’encouragement aux chauffeurs, percepteurs et contrôleurs.

Les deux camps auraient dû se rencontrer dix jours plus tard et le rendez-vous était fixé le 18 mai 2015 avec les agents pour rendre compte de la commission d’audit.

Mais avec les révocations des agents, la situation est toujours tendue dans cette entreprise publique de transport en commun.Le comité de gestion de TRANSCO fait la sourde oreille et a entrepris des actions frisant le manque de respect à la hiérarchie, donc du ministre des Transports, en prenant des initiatives et des décisions tant unilatérales que fâcheuses à l’égard des agents grévistes.

Harcèlement sexuel

Dans son intervention, Mme NtumbaKayowa, un des agents révoqués, a indiqué à la presse qu’elle est victime d’un harcèlement sexuel de la part de son chef. Ce qui a fait qu’elle soit mise sur la » liste noire » des agents à révoquer.

Elle a exprimésa déception sur la manière dont les choses se passent chez TRANSCO depuis l’arrivée à la tête de cette entreprise du DG ai Michel Kirumba.A en croire cette dame, il règne y un climat de terreur sans pareil.

Dans un mémorandum adressé au chef de l’Etat, les agents révoqués dénoncent la résiliation de leur contrat, au nom de la restructuration de l’entreprise. Pour les signataires de ce mémorandum, leur révocation constitue un règlement de comptes du fait d’avoir déclenché un mouvement de grève réclamant entre autres le départ du Dg ai pour plusieurs abus et l’amélioration des conditions de travail.

» Si les résiliations de contrat de 42 agents sont fondées sur base de la restructuration de TRANSCO dont le ministère des Transports et Voies de communication n’est pas saisie, comment le Directeur Général continue-t-il à embaucher sans respect de la procédure d’embauche « , s’étonnent les signataires.

MichelKirumbaKimuha ne cesse d’affirmer haut et fort qu’aussi longtemps que le Premier ministre Matata sera là, personne ne pourrait l’inquiéter.Joint récemment au téléphone, le Dg ai était réticent à toutes sollicitations.

Par Godé Kalonji Mukendi