Korino Sandjomb : « Tout le monde est particulier, le sens de l’appréhension personnelle nous définit »

Mardi 4 novembre 2014 - 15:37

En reconnaissance des dons que possède tout être humain, le jeune artiste Korino Sandjomb estime qu’il est juste d’apporter son aide aux jeunes talents et de s’associer aux aînés dans le métier pour bénéficier de leurs expériences afin d’aller plus loin.
Partant de ce point de vue, Korino, ayant parcouru le monde, côtoyé certaines notoriétés du domaine de la musique comme le belge Ruben Wauthier (ingénieur de son) ou l’américain Kevin Bond (arrangeur de son et producteur de Gospel aux USA) de qui il tire une grande inspiration, veut aider les nécessiteux grâce aux revenus d’un album gospel qui réunit plus de 200 artistes trouvés dans le monde, chacun avec sa particularité, pour le bien-être de plus d’un.
Evoluant dans l’église depuis son jeune âge au Katanga (Shaba d’antan), Korino s’intéressait déjà à la musique. Malgré le fait de ne pas pouvoir bénéficier des avantages d’appartenir au groupe de la paroisse, sa ferveur pour la musique le poussait à errer aux alentours des aînés afin de tirer l’essentiel de leur savoir. « Pour d’aucuns, le traitement subi de mes frères dans l’église aurait été un motif de découragement. Mais pour moi, cette défaveur a agi comme un facteur de motivation […] En gros, ne jamais abandonner la musique », affirme-t-il. Une méthode qui lui a fort réussi car, il a été remarqué par Monseigneur Kyenge Moto wa Kilombo en personne. Voyant en lui un talent en devenir, il l’adopta aussitôt.
Détenteur d’un diplôme de graduat en Droit de l’université de Lubumbashi (Unilu), Korino SandJomb perçoit la musique comme le son rattaché à la vie humaine. De ce fait, passer outre ce son si attrayant ne pouvait que le conduire à la perdition. Arrivé à Kinshasa, il s’est déterminé à en faire la carrière de sa vie. Un choix judicieux qui lui permet de travailler, sur le plan national, avec des noms de référence, à l’image de Lokua Kanza, Kool Matope, Souzy Kaseya, Seck Bidens, Maika Mounan ou le Groupe Adorons l’Eternel du vivant de son visionnaire Alain Moloto, pour ne citer que ceux-là. À l’étranger, notamment en Belgique où il fait la rencontre de Ruben Wauthier qui durant des mois de travail lui inspire davantage, notre héros dans l’ombre décide de perfectionner son talent en suivant des cours de musique aussi bien en Allemagne qu’en France. A ce jour, Korino est auteur, compositeur, programmeur et arrangeur.
Des studios de Kinshasa aux ambitions d’envergure internationale

De ces expériences, Korino en homme ordinaire conscient de la situation de son entourage immédiat, compile un projet de réunir plus de deux cents musiciens dans le monde pour la réalisation d’un album gospel en vue de secourir les personnes en détresse. Un album de soixante titres, réalisé à plus de 60% ; les travaux de finition dont le mixage seront effectués aux Etats-Unis. Ce projet nourri par l’humanitarisme qui le caractérise ciblera différents coins dans le monde touchés par des guerres ou catastrophes naturelles. En collaboration avec des ONG et des chaînes internationales, ils procéderont à l’organisation des téléthons sur les sites ciblés jusqu’à ce qu’ils atteignent un grand nombre de sinistrés.
En soi, cet album revêt le caractère particulier de réveiller le côté philanthropique caché de chacun des congolais en vue d’une meilleure canalisation des fonds, en l’occurrence, les œuvres caritatives.
Rappelant que la réalisation de l’album gospel est le début d’un grand chantier, Korino affirme qu’il s’en suivra de grandes réalisations qui permettront à chacun de tirer profit de ses efforts. Visant en amont les talents latents, Korino très ferme considère que « ce sont les plus petits qui ont besoin d’encadrement » dans la mesure où ils se retrouvent abandonnés faute de mentor ayant foi en eux pour les propulser.