L’AED dénonce la présence des Djihadistes en RDC

Vendredi 19 août 2016 - 15:49

L’organisation Aide à l’Eglise en Détresse (AED) dénonce la présence des camps d’entraînement de Djihadistes, rassemblant près de 1.500 enfants d’à peine neuf ans, en République Démocratique du Congo.

Des sources locales déplorent l’absence de réaction de l’ONU à ce sujet. Cependant des sources proches de l’AED, ayant requis l’anonymat, ont révélé ces jeunes embrigadés étaient brutalisés et endoctrinés.

Réagissant à ces révélations, Maria Lozano, vice-directrice des communications de l’AED, a déclaré :  » Nous avons eu accès à un ensemble de documents montrant la nature de ces camps. Les rapports montrent des soldats brandissant des fusils et surveillant des enfants âgés de neuf à quinze ans, habillés en tenues militaires pour effectuer des exercices militaires. Les images que nous avons vues sont très inquiétantes « .

Les garçons sont répartis sur au moins trois camps situés dans les montagnes du Ruwenzori, dans l’est de la RD Congo. Ils ont été aperçus en tenues de camouflage, alors qu’ils faisaient des exercices militaires, sous la surveillance d’hommes armés. Le rapport décrit comment plus de soixante filles sont entassées dans ces camps, obligées de porter la burqa et préparées à se marier avec des combattants islamiques.

L’un des camps est situé à Medina, à environ 80km de la ville de Beni, région dans laquelle près de 500 personnes ont été tuées dans une série de massacres, qui a démarré en octobre 2014.

Maria Lozano poursuit:  » Nous sommes très inquiets pour les enfants, car ils ont été recrutés dans la rue avec la fallacieuse promesse d’échapper à la pauvreté. Certains sont orphelins, mais d’autres ont quitté leurs familles après avoir été trompés par des recruteurs qui leur ont fait nourrir l’espoir de pouvoir étudier au Proche-Orient, en Europe ou au Canada.
Selon certaines informations, les filles sont contraintes au mariage précoces ou sont traitées en esclaves sexuelles « .

Absence de réactivité de la MONUSCO

Des sources proches de l’AED regrettent le fait que les forces onusiennes s’abstiennent de prendre des mesures contre ces terroristes. Les mêmes sources soutiennent que certains membres de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation de la République Démocratique du Congo (MONUSCO) sont des fondamentalistes musulmans pakistanais qui, pendant leur temps libre, mettent en place des écoles coraniques et travaillent sur des chantiers de construction de mosquées.

Les contacts de l’AED ont affirmé que des mosquées ont été construites même dans des zones où pratiquement aucun musulman ne vivait.
Maria Lozano ajoute :  » Les gens ne se sentent pas protégés par les soldats des Nations Unies ; les informations que nous avons reçues indiquent qu’ils soutiennent les camps djihadistes, ou du moins ils ne réagissent pas à l’endoctrinement des enfants, ni au traitement barbare qu’ils subissent « .

Selon le Journal of International Organizations Studies de 2014, vingt-huit des quarante-quatre mosquées représentant (63%) de la région de Medina, en RDC, ont été construites entre 2005 et 2012. Des rapports ont établi que le nombre de Musulmans dans la partie orientale de la RD Congo était passé en quelques années de 1 à 10%.

Les évêques catholiques de la Province ecclésiastique de Bukavu, dans l’Est de la RDC, ont adressé en mai dernier une lettre ouverte au Président de la République, à l’ONU et aux responsables internationaux pour dénoncer la montée de l’islamisme radical dans une région traditionnellement dominée par le christianisme et où il y avait jusqu’à présent très peu de Musulmans. Lozano conclut :  » Cela fait déjà un mois que la Conférence épiscopale a lancé un appel pressant au Président de la République Démocratique du Congo et à la communauté internationale, mais sans aucune réaction « .

Par Carroll Madiya