Massacres de Beni : 80 éléments ADF aux arrêts

Vendredi 19 août 2016 - 15:34
Image

Kinshasa qui en appelle à une solidarité internationale, sollicite également la levée de l’embargo sur les armes pour mieux faire face à ce terrorisme à caractère  » islamiste radical  » dans l’Est de la RDC

Le gouvernement de la République démocratique du Congo vient d’arrêter 80 personnes soupçonnées d’être impliquées dans les massacres du 13 au 14 août 2016 à Beni, dans la province du Nord-Kivu, où 51 victimes ont trouvé la mort.

Lambert Mende Omalanga, porte-parole de l’exécutif central, a livré cette information hier jeudi 18 août 2016 devant les journalistes à travers une conférence de presse animée dans son cabinet de travail.

Selon le ministre des Médias, les forces de défense et de sécurité continuent la traque des terroristes. Les Alliance Deùocratic Forces capturés sont gardés à la prison centrale de Kangwanyi, à Beni.

Parmi eux, beaucoup de sujets ougandais, mais aussi des Tanzaniens, quelques Rwandais et même des Congolais.  A Butembo, un Imam a été pris en flagrant délit de recrutement de jeunes pour le groupe terroriste. Il a également été arrêté, apprend-t-on.

Le gouvernement, qui vient de lever le deuil national de trois jours décrété depuis lundi dernier, réitère ses condoléances les plus attristées aux familles et aux proches des victimes, ainsi qu’à l’ensemble de la population du territoire de Beni, plusieurs fois endeuillée par ces bandes criminelles venues de l’étranger. Il dit, en outre, être déterminé à éradiquer de manière définitive les groupes terroristes auteurs de tels actes d’une barbarie qu’aucune cause ne peut justifier.

Appel à une solidarité internationale

Victime du terrorisme international des groupes islamistes radicalisés, comme d’autres pays de la planète, la République démocratique du Congo se dit demandeur d’une solidarité internationale digne de ce nom. Une solidarité effective, précise Lambert Mende, non condescendante et susceptible d’accroître ses propres capacités opérationnelles,  » ce qui n’est malheureusement pas le cas jusqu’à présent « , regrette-t-il.

Pour Kinshasa, il n’est pas juste que le gouvernement congolais et ses forces de défense et de sécurité soient, à cet égard, obligés de se contorsionner littéralement pour disposer de moyens militaires de faire face à cette menace.

» Et ce, en dépit de l’appui de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation de la République Démocratique du Congo (MONUSCO) qui est encore loin d’être à la hauteur d’un défi de cette ampleur « , constate le porte-parole du gouvernement.

La levée de l’embargo sur les armes sollicitée

Pour donner un signal fort qui marquerait la reconnaissance de la communauté internationale, la RD Congo sollicite la levée de l’embargo sur les armes, une mesure dont elle est victime depuis plusieurs années.

Ce, pour lui accorder le même statut que tous les autres pays qui sont dans le collimateur de ce fléau. Le gouvernement congolais a, d’ailleurs, apprécié, la compassion exprimée par le pape François, depuis Vatican, qui a dénoncé le silence de la communauté internationale face aux actes de terroriste à répétition qui ne cessent d’endeuiller le territoire de Beni.

Décès du chef Mpandi Kamwina : 19 compatriotes tués dont 11 policiers et 8 proches de l’autorité traditionnelle Suite aux affrontements, le 12 août dernier, entre les forces de l’ordre et les hommes du chef Mpandi Kamwina, au Kasaï Central, ce dernier a trouvé la mort.
En plus, 19 autres personnes ont été abattues, dont 11 policiers et 8 proches de cette autorité traditionnelle, à en croire Mende Omalanga.

Du dialogue

Le gouvernement congolais se dit optimiste que, malgré quelques blocages, tous les Congolais finiront par adhérer, pour l’intérêt supérieur de la nation, au dialogue politique et inclusif qui, selon lui, est une solution idéale pour trouver des solutions aux maux qui rongent la République démocratique du Congo.

Mende a profité de cette opportunité pour saluer les bons offices de la communauté internationale, de la société civile et de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) dans cette démarche de convaincre les Congolais à se mettre autour d’une table.

Par Lefils Matady