Territoire de Kamonia, à Tshikapa : graves violations des droits de l’homme : un diamantaire agressé et jeté au cachot

Jeudi 4 juin 2015 - 10:14

Un des territoires de Tshikapa où se poursuit l’exploitation artisanale du diamant, Kamonia garde encore les séquelles de la baisse des cours mondiaux de cette pierre précieuse. Les comptoirs connaissent une baisse de leurs activités, et l’argent ne circule plus dans ce secteur gagné depuis plus de cinq ans, par la morosité. La crise, dit-on, est passée par-là. Les esprits sont surchauffés et rien ne présage que la situation va s’améliorer bientôt.

De ce territoire où la majorité des jeunes sans emploi et sans formation scolaire se consacre à l’exploitation artisanale du diamant, nous apprenons que dans la nuit du samedi 30 mai 2015, vers 21 H 30, Mulamba alias général, jeune trafiquant a rendu visite à l’un de ses voisins de l’avenue, Justin Kapena Motofeu. C’est là qu’un homme au tempérament belliqueux et réputé comme tel dans le quartier, l’a surpris pour lui régler les comptes. A la suite d’une discussion autour d’un contentieux qui a mal tourné, Komba Cobra a agressé le jeune Mulamba en le renversant par terre, le rouant des coups de pieds et de poings et le frappant avec des objets contondants.

Et comme si cela ne suffisait pas, pendant cette agression, un groupe des malfaiteurs à la solde de son agresseur, en avait profité pour aller piller sa maison et emporter son équipement de travail, dont une balance pour diamants de marque Tanita de 100 carats, une machine à calculer, une pincette, une pellette, une loupe de marque David, un stabilisateur, divers autres effets, ainsi qu’un montant de 23.000 FC et quelques billets de dollars. Couverte de blessures, le corps contusionné et endolori, la victime a été acheminée dans un centre médical où il sera soigné et gardé en observation.

Dans ses contours, cette agression semblait préméditée et visait ruiner le jeune Mulamba que des concurrents dans les milieux de petits exploitants redoutaient depuis qu’il s’est installé dans cette partie de la province du Kasaï occidental pour exercer ses activités.

De retour à son domicile, c’est le constat du vol. Les pilleurs n’ont pas décliné leur identité, ni affiché la suite de leur funeste projet. Et c’est auprès des voisins qu’il apprendra que son agresseur Komba Cobra était déterminé à lui infliger d’autres coups plus cruels. A Kamonia, a laissé entendre un de ses voisins, l’homme exercerait une influence certaine sur les services de la justice, au point qu’on lui attribue des pouvoirs particuliers faisant de ses humeurs, des ordres, pour les forces de l’ordre.

La preuve est qu’après les soins médicaux lui administrés, et au moment où il déposait une plainte contre son agresseur à la police, il a senti un acharnement particulier sur sa personne. C’est lui qui a été harcelé par des questions, alors que son bourreau se prélassait sans inquiétude, et sans répondre des faits que l’on pouvait lui reprocher pour coups et blessures volontaires. Pire, il n’a pas été obligé de prendre en charge les soins de santé de sa victime, au lieu de laisser cette dernière à son triste sort.

Les faibles sont écrasés à Kamonia

A voir ce qui se passe actuellement à Kamonia, sur le plan judiciaire, on croit que dans cette « planète » qui a ses us et coutumes, beaucoup reste à faire. Notamment dans le domaine de l’administration de la justice.

Que les victimes soient transformées en agresseurs, la justice à deux vitesses semble bien se porter par la volonté des puissances de l’argent ! J.R.T.